Mise en place du comité préparatoire au dialogue: l’OPR lance un ultimatum à Edem Kodjo

Dans une conférence de presse tenue le samedi 12 mars 2016 à son siège de l’Opposition Patriotique et Républicaine, Sylvanus Mushi Bonane a fustigé le retard connu quant à la mise en place du comité préparatoire du dialogue inclusif national. Faisant d’une pierre deux coups, le porte-parole de l’OPR a lancé un ultimatum au facilitateur de l’Union Africaine jusqu’au 31 mars 2016 quant à la mise en place dudit comité ; ensuite, certains peuvent se considérer comme chien de garde puisqu’en démocratie, la voie de l’unanimité n’est pas de règle.

Devant la presse nationale, Sylvanus Mushi Bonane concentré sur la mise en place effective du comité provisoire en prélude au dialogue a, après une séance de travail à l’interne avec les différentes structures regroupées au sein de l’OPR, réitéré sa voix depuis 2015 dans l’optique d’obtenir la tenue effective du dialogue en RDC, voie de sagesse par excellence, aussi son appel pathétique pour la mise en place du comité préparatoire. « L’OPR a voulu avant les travaux dudit dialogue, que l’Ordre du jour soit défini et qu’aucun parti ne peut imposer son ordre du jour », a-t-il fait savoir. Aux termes de cette séance de travail, l’OPR a pris deux importantes décisions.

Faisant allusion à l’envoyé de l’Union africaine, le togolais Edem Kodjo, en ce que la présence de ce témoin venant de l’extérieur a suscité beaucoup d’interrogations autour du facilitateur, médiateur, négociateur. Pour dissiper le malentendu autour de lui, les voies se sont levées en sa faveur, et ce, après sa rencontre à Bruxelles avec Etienne Tshisekedi, que tous les acteurs politiques se sont accordés de participer au dialogue en lui reconnaissant l’étiquette de facilitateur.

Le temps presse

A en croire le porte-parole de l’OPR, Sylvanus Mushi Bonane, pendant que les acteurs politiques tergiversent sur un témoin venant de l’extérieur, le temps fait son bonhomme de chemin et le retard se creuse quant à la mise en place du comité préparatoire. Par ailleurs, l’OPR qui a joint sa voix à celle du Chef de l’Etat, en ce que le dialogue constitue la voie de la sagesse, l’Opposition Patriotique et Républicaine estime qu’il y a un temps pour tout. C’est alors qu’elle juge qu’à partir du samedi 12 mars 2016, l’OPR s’en va évaluer le parcours depuis l’annonce du dialogue national jusqu’au 31 mars 2016, puis tirer les conséquences. C’est alors que l’OPR estime que le fait que les choses tardent à venir, soit il y a de la mauvaise foi et/ou il se pose un problème de difficulté matérielle pour la mise en place du comité préparatoire. « Le 31 mars 2016 est le délai butoir endéans duquel l’OPR demande la mise en place du comité préparatoire. Si au 31 mars 2016 rien n’est fait, l’OPR qui a mis en place un travail de fouille, va dénoncer tous les acteurs politiques qui bloquent la tenue effective du dialogue. L’OPR va divulguer leurs noms pour que le peuple congolais sache d’où vient son malheur », déplore Sylvanus Mushi Bonane qui précise qu’après le 31 mars, Edem Kodjo sera considéré comme personae non grata en RDC du moins en ce qui concerne la mission politique lui confiée.

Tout le monde ne peut participer au dialogue

Dans la foulée en ce qui concerne sa deuxième décision, l’OPR estime que tout le monde ne peut pas participer à ce dialogue, dans la mesure où, en toute démocratie, l’unanimité n’est pas de règle et que les partis politiques de l’opposition qui se veulent significatifs, les personnalités indépendantes qui se veulent significatives et la société civile, le fait de décider librement de ne pas prendre part au dialogue, est une bonne chose pour la démocratie, pour autant personne ne les a poussé d’être dehors. « S’ils refusent de venir non pas pour défier qui que ce soit, mais en étant dehors qu’ils critiquent ce qui se fera au sein du dialogue. S’ils demeurent en dehors de ces assises, qu’ils n’empêchent pas aux autres d’y participer. D’ailleurs c’est au bénéfice d’enlever le caractère d’une messe noire puisqu’ils vont dénoncer, rendre compte de l’indulgence de leur action. Ces mêmes partis qui refusent de participer au dialogue sont d’accord qu’à l’issue de ces assises s’il naisse de bonne choses, ils vont adhérer », a insisté le porte-parole de l’OPR.

C’est ainsi que, compte tenu de leur vision, l’OPR revient sur son discours de tout le jour : « La majorité du peuple congolais, et la majorité de la classe politique est prête d’aller au dialogue. Seule voie de la sagesse pour fixer les opérations électorales dans ce grand forum qui constitue par ailleurs, un procès contre ceux qui n’ont pas pu organiser les élections dans le délai », estime-t-il. D’ajouter que : Personne n’a le monopole de la rue, et que la République ne peut plus se bruler à cause des appétits politiques effrénés, fin de citation ».

 

(Pius Romain Rolland )