Monusco : Prise de fonction de Leila Zerrougui, la nouvelle chef de la mission de l’ONU en RDC

L’Algérienne Leila Zerrougui, qui a déjà exercé entre 2008 et 2012 comme adjointe au chef de la Monusco, prend les commandes de cette mission sur fond d’une tension larvée avec les autorités.

Au QG de la Monusco, lundi, sur l’avenue des Aviateurs à Kinshasa-Gombe, a effectivement eu lieu la cérémonie de passation des pouvoirs entre l’ancien Représentant spécial du secrétaire général de l’ONU, le Nigérien Maman Sidikou et la diplomate algérienne Leila Zerrougui, 61 ans, connue comme une dame de fer en matière de défense des droits de l’homme.

Elle revient retrouver le siège de la MONUSCO qu’elle connait bien pour y avoir occupé les fonctions de Représentante spéciale adjointe de 2008 à 2013.

Mais cette fois-ci Leila Zerrougui est face à un contexte politique des plus trouble en RDC, maqué par une crise politique aiguë depuis la fin du second et dernier mandat constitutionnel du Président Joseph Kabila, en fin décembre 2016.

C’est cette crise politique qui a conduit à la signature de l’Accord de la Saint-Sylvestre sous les bons offices de l’Episcopat congolais dont la mise en œuvre demeure diversément appréciée, selon que l’on soit de la Majorité au Pouvoir ou de l’Opposition.

La nouvelle Représentante spéciale et cheffe de la MONUSCO débute son mandat avec la troisième marche pacifique du  » Comité laïc de coordination  » (CLC) de l’Eglise catholique fixée au dimanche 25 février.

Les deux précédentes marches pacifiques du 31 décembre 2017 et du 21 janvier 2018 ayant été réprimées dans le sang par les forces de l’ordre. On sait qu’au cours de ces deux marches les troupes de la MONUSCO qui patrouillaient avaient été prises à partie par les forces de l’ordre.

Ce qui avait suscité des protestations à New York par la bouche du Français Jean-Pierre Lacroix, sous-secrétaire général adjoint du secrétaire général de l’ONU chargé des Opérations du maintien de la paix. Ce qui donne à la nouvelle Représentante spéciale, une idée sur la détérioration des rapports entre le gouvernement congolais et l’ONU.

En tout cas, ces relations ne sont pas au beau fixe. On en veut pour preuve, les propos du Président Kabila lors de sa conférence de presse en janvier dernier à ce sujet.

C’est tout cela qui attend l’Algérienne Leila Zerrougui. Sur le front des droits de l’homme, son premier test à cet effet est la marche pacifique du CLC de ce démanche 25 février qui risque bien de se dérouler dans les mêmes scénarii que les précédentes.

Le Représentant spécial et patron de la MONUSCO a des pouvoirs étendus. En sa qualité de Représentant spécial du secrétaire général de l’ONU, c’est lui qui supervise tous les organismes du système de l’ONU implanté au pays. C’est donc lui le « boss ».

MMC