Le Conseil de sécurité des Nations unies s’apprête à renouveler le mandat de la Monusco qui arrive à son terme à la fin du mois de mars. Zoom sur la plus importante opération onusienne de maintien de la paix dans le monde.
Près de 18 ans après son déploiement, la Monusco va devoir rester en RDC. Le mandat de la mission onusienne qui expire le 31 mars devait normalement être renouvelé par le Conseil de sécurité. D’autant que ce vaste pays du continent, étendu sur plus de 2, 4 millions de km2, demeure l’un des territoires les plus instables d’Afrique.
Dirigeants congolais et partenaires internationaux, tous plaident en effet pour son maintien sous certaines conditions. Même si Kinshasa voudrait voir se déclencher, dans les mois à venir, une « stratégie de retrait » des Casques bleus du territoire congolais. Ces derniers sont arrivés en 1999 sous la bannière de la Monuc, mission de l’ONU au Congo, transformée à partir de juillet 2010 en Monusco, la mission de l’ONU pour la stabilisation du Congo.
Une mission décriée
En près de deux décennies de présence, la Monusco n’a pas été « en mesure, avec les moyens dont elle dispose, de parvenir à mettre un terme à une situation de crise qui perdure depuis plusieurs années », a dénoncé récemment à New-YorkLéonard She Okitundu, chef de la diplomatie congolaise.
Allant plus loin, l’ambassadrice américaine aux Nations-Unies, Mme Nikki Haley, considère même que les Casques bleus de l’ONU en République démocratique du Congo aident un gouvernement « corrompu et qui assaille ses citoyens ». « La mission de maintien de la paix de l’ONU est mandatée pour établir un partenariat avec le gouvernement [NDLR: Congolais], […] Autrement dit, l’ONU aide un gouvernement qui inflige des actes criminels à son propre peuple. Nous devrions avoir la décence et le bon sens d’y mettre fin », avait-elle afirmé mecredi 29 mars 2017 au Council on Foreign Relations de New York.
Cependant, « Critiquer la Monusco équivaut à faire une lecture biaisée de la situation sécuritaire dans le pays. Car dès son déploiement, la Monusco, jadis Monuc, a contribué à la pacification de la RDC : elle a agi d’abord comme force d’interposition et de contrôle de l’application de l’accord de cessez-le-feu, conclu à Lusaka en 1999 ; puis, elle a accompagné le pays dans l’organisation de ses premières élections générales, libres et équitables en 2006 », rétorque un diplomate occidental basé à Kinshasa depuis plusieurs années.
« Hier encore, c’est la Monusco, à travers sa brigade d’intervention, qui a aidé l’armée congolaise à mettre fin à la rébellion du Mouvement du 23-Mars (M23) fin 2013. C’est elle qui continue aujourd’hui à appuyer les opérations militaires des FARDC contre les différents groupes armés nationaux et étrangers établis sur le sol congolais », ajoute-t-il.
D’autant que ces derniers mois, plusieurs nouveaux foyers d’insécurité se sont signalés à travers le pays, notamment dans le Kasaï-Central où des miliciens Kamwina Nsapu affrontent l’armée congolaise.
« L’année 2017 va être cruciale pour la République démocratique du Congo », a déclaré le Secretaire General des Nations unies, Antonio Guterres, pour qui « La présence de la Monusco dans le pays reste ainsi essentielle pour maintenir le processus politique sur les rails, préserver les avancées et renforcer les perspectives de stabilité dans le pays ».
En effet, pendant que les négociations du Conseil de sécurité sur le renouvellement du mandat de la Monusco se déroulent de manière confidentielle, sur le terrain, la RDC est en proie plus que jamais à des vives tensions avec des risques d’expansion de la violence dans tout le pays incitant plus que jamais à une vrai mission pour procurer la paix et la stabilité de ce vaste Etat-continent en proie au trouble depuis indépendance…
JA/MCN, via mediacongo.net