Les passagers font désormais un jour pour rallier les villes de Butembo, au départ de Goma et vice-versa, grâce aux voitures taxi communément appelées « Ya leo-leo » qui ont facilité les voyages urgents entre le Sud et la partie dite Grand pour laquelle les mini et gros bus font deux jours sur une route à terre battue de 350 kms, a constaté l’ACP.
Au départ de Goma, les agences de voyage ont pris l’option d’aller chaque fois chercher chaque passager à son domicile avant l’heure de départ généralement fixée à 04h du matin. La grande équation a souvent été de faire partie du convoi escorté par les militaires la cité de Kiwanja du territoire de Rutshuru pour ainsi traverser le parc national de Virunga en toute sécurité.
Une voiture prend à son bord six passagers en raison des quatre personnes sur le siège arrière contre deux autres qui se contente de l’unique siège avant, l’essentiel étant d’arriver en destination dans un temps record.
De jeunes chauffeurs armée d’une expérience éprouvée sont mis en contribution avec comme mission de ne pas confondre vitesse et précipitation en tenant aussi compte de l’état de la route. Entre 40km/h et 80km/h, telle est la vitesse usuelle à la grande satisfaction des clients qui, en dépit de la fatigue due au confinement, finissent par soupirer une fois en destination.
Des obligations routières bien remplies.
Le taxi voiture « Ya leo-leo » a compris la nécessité de se conformer à toutes les obligations de la route. Le tronçon Goma-Butembo étant sectionné en trois axes selon chaque attributaire dans le cadre du cantonnage, l’équivalent de douze dollars sont déboursés au niveau de trois postes de perception en titre de contribution aux travaux de maintenance de la route.
En cette période de la riposte contre la maladie à virus Ebola, quatre arrêts sont obligatoires afin de s’assurer que chaque voyageur et compris le chauffeur ont été non seulement soumis au prélèvement de la température, par thermo flash mais aussi au lavage des mains. Ces points de filtrage servent indirectement de lieux de dégourdissement des jambes pour nombreux.
La difficile mais devenue habituelle « courtoisie » entre usagers de la route et policiers n’est pas foulée au pied au niveau de chaque carrefour où le chauffeur débourse entre 1000 et 2000 francs congolais à l’entrée de chacune de six cités et agglomérations situées le long de la route Goma-Butembo. Sans un seul justificatif ! En jargon familier cela s’appelle l’eau du policier, « mayi ya polisi ».
Butembo : un départ légèrement aisé
Ceux des passagers pris au départ de Butembo ont de la chance car épargner du réveil trop matinal. Ici, l’heure d’arrivée à l’agence est fixée entre 5h30, pour un départ dans les soixante minutes suivantes. Le même exercice est observé et dans cette partie le chauffeur lutte pour faire partie du convoi escorté par des militaires à partir de Kanyabayonga à 13 heures au plus tard.
Une course contre la montre est ainsi engagée dans les escarpements dressés de la ville commerçante pour arpenter les collines de Lubero-Kitsombiro-Mambasa-Alimbongo-Timbo-Timbo-Bwatsinge. Le souffle est retenu lorsqu’approche la bourgade de Mighobwe pour rallier celle de Kaseghe. Ne pas se soumettre à cet exercice c’est accepter de passer la nuit en court de route ; chauffeurs et passagers ont cela en tête.
L’implication du Gouverneur saluée et encouragée
Nombreux de ceux qui fréquentent ce tronçon routier en voiture saluent et encouragent l’implication manifeste dont a récemment fait montre le Gouverneur Carly Nzanzu Kasivita qui, lors de sa visite d’inspection, en début janvier, a levé l’option de repartir en deux, la responsabilité de maintenir l’axe Kanyabayonga-Butembo. Pour raisons d’efficacité, deux attributaires ont vu cet axe leur reparti nommément la société Premidis et l’Entrepreneur Jerysson débaptisé le Chinois à Butembo.
Grace à cet esprit préventif de l’Autorité provinciale, les grands bourbiers qui venaient d’élire domicile entre Kanyabayonga disparaissent progressivement. Le vœu de tout le monde est que ces deux attributaires exactement du cahier des charges accordées à l’un ou l’autre. Il en est de même pour le troncon compris entre Kiwanja et Goma qui nécessite une autre attention particulière.
Le taxi « Ya leo-leo » tiendra ses promesses au cas où l’état de la route le permettra et surtout quand la sécurité sera totale ; Goma et Butembo seront joignables en moins de huit heures chrono. ACP/Symphorien Kambale/kms