Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et la Commission nationale pour les réfugiés (CNR) ont appelé vendredi 20 novembre à Goma les députés provinciaux du Nord-Kivu à s’impliquer dans la sensibilisation pour l’enregistrement biométrique des réfugiés rwandais présents dans cette province de l’Est de la RDC. Au cours d’une session d’échanges avec ces élus, les deux organisations ont indiqué que plusieurs défis bloquaient encore la poursuite de cette opération.
Le recensement des réfugiés rwandais, lancé en juillet dernier au Nord-Kivu, a été suspendu un mois plus tard sur ordre du conseil provincial de sécurité à cause des opérations de traque des rebelles rwandais des FLDR. Ces derniers, non éligibles à l’opération, auraient pris en otage les civils hutus rwandais, candidats au recensement.
En conséquence, seuls dix-huit mille réfugiés ont pu être récences sur plus de deux cents mille estimés encore présents au Nord-Kivu. Le HCR voudrait donc passer par les députés pour lever la suspension de ce recensement.
Olivier Fafa, chef de bureau du HCR Région Est, a expliqué:
«C’est vrai qu’il y a eu une suspension recommandée par le conseil provincial de sécurité. Maintenant, il faut qu’on reprenne. Maintenant, il faut améliorer la stratégie de sensibilisation, donc impliquer les élus provinciaux.»
Sans faire des promesses, le président de l’assemblée provinciale, Jules Hakizumwami, s’est engagé à discuter de la question avec le gouverneur Julien Paluku :
«Nous avons dit que nous devons en parler avec le gouverneur d’abord et ensuite au sein du conseil provincial de sécurité, afin que cette opération soit suspendue momentanément, le temps pour nous de sensibiliser ces réfugiés.»
Cette rencontre entre dans le cadre du suivi des recommandations faites aux pays d’accueil des réfugiés rwandais dans la sous-région des Grands Lacs, le 2 octobre dernier, par le HCR à Genève. Il avait été décidé à ce moment-là, que d’ici le 30 janvier 2016 soit clôturée l’opération de recensement des réfugiés rwandais et que leur rapatriement soit clôturé avant le 31 décembre 2017.