Nord-Kivu : Les magistrats et avocats en formation à Goma pour renforcer la Justice Transitionnelle

Goma, 25 septembre (ACP).- Une formation essentielle destinée aux magistrats civils et militaires ainsi qu’aux avocats du Nord-Kivu a été inaugurée ce mercredi 25 septembre 2024 à Goma, dans la salle de l’hôtel Ihusi, a appris l’ACP.

« Nous sommes très heureux de ces assises qui arrivent au point nommé. Nous avions soif de ça. Notre métier veut à ce que nous soyons mis en jour à tout instant  », a dit Samy Balika, un des participants.

Organisée par le Fonds National de Réparation des Victimes (FONAREV), cette session se poursuivra jusqu’au vendredi 27 septembre 2024. L’objectif principal est de renforcer les capacités des professionnels du droit en matière de justice transitionnelle, ainsi que de protection et de réparation des victimes de violences sexuelles liées aux conflits et des crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité.

Le Vice-Gouverneur, le Commissaire Divisionnaire Romy Ekuka Lipopo, a ouvert la formation en représentant l’autorité provinciale du Nord-Kivu.
Dans son discours, il a exprimé les préoccupations du gouvernement congolais concernant la nécessité urgente de réformer le système judiciaire, un besoin également souligné par le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, qui a déclaré que « notre justice est malade ».
Cette autorité provinciale a incité les participants « à s’investir pleinement dans cette formation », en soulignant « qu’elle coïncide avec les efforts de réforme de la justice en République Démocratique du Congo (RDC »).

Hugo Budao, coordonnateur Grand-Est de FONAREV, a rappelé l’importance de cette session en matière d’accès à la justice pour les victimes de violences sexuelles et de crimes contre l’humanité. « Il est crucial d’améliorer les compétences des acteurs judiciaires pour mieux répondre aux besoins des victimes, » a-t-il affirmé.

Durant les discussions, divers défis ont été mis en lumière par les magistrats et le Barreau du Nord-Kivu. Parmi les problématiques évoquées figuraient la peur de représailles sur les victimes, l’accès limité aux structures judiciaires, le non-respect des délais légaux, ainsi que le coût prohibitif des procédures judiciaires. Le manque de compensation adéquate pour les victimes, même dans les cas où l’État est condamné, a également été pointé comme un obstacle majeur à l’obtention de justice.

Les participants ont également examiné l’état des lieux de l’accès à la justice dans les zones les plus touchées du Nord-Kivu, telles que Goma, Béni, Masisi, Walikale, Rutshuru, Lubero et Butembo. Des solutions et recommandations ont été envisagées pour surmonter ces défis, notamment la nécessité d’une meilleure application des dispositions légales en matière de protection et de réparation des victimes.

Cette formation, qui se poursuit jusqu’au vendredi 27 septembre 2024, s’inscrit dans le cadre des efforts du gouvernement congolais pour matérialiser la vision du Chef de l’État, en vue d’une justice plus équitable et accessible à tous, notamment aux victimes des atrocités commises dans les zones de conflits armés.
ACP/Kashugushu/KMS