Les égouts et eaux stagnantes de l’artère principale de la ville, le tronçon qui relie Goma à la cité de Sake vont bientôt disparaître. Les travaux d’asphaltage de ce tronçon ont débuté depuis le week-end dernier. Haussant la valeur immobilière sur l’ensemble des villes.
Chose promise, chose due. Lors de son dernier passage ici à Goma, le premier ministre rd congolais, Augustin Matata Ponyo, avait promis le parachèvement des chantiers routiers financés par le gouvernement. Julien Paluku, le Gouverneur du Nord-Kivu, l’a aussi rappelé. Mais beaucoup, de sceptiques pour la plupart, n’y croyaient presque pas. La route débutée il y a quelques années sur un tronçon d’environ six kilomètres en partant du rond-point seigneurs, était abandonnée juste au niveau du camp militaire de Katindo.
Désormais les routes…
En donnant le coup de pelle à bord du chargeur et compacteur de l’entreprise Traminco, ayant gagné le marché de la construction de cette route, l’honorable Julien Paluku, s’est rappelé de l’auto-prise en charge. Indispensable pour tout développement soutenu. C’est d’ailleurs la philosophie du Président Joseph Kabila, qui croit que désormais, les moyens jadis consacrés à l’effort de guerre, doivent maintenant et logiquement être orientés vers le développement. Cela, le patron du Nord-Kivu l’a toujours soutenu, dans tous ses plaidoyers en faveur de la modernisation des artères de sa province. » Aujourd’hui que nous humons un air de paix et que la situation se stabilise davantage, le Président de la République a estimé qu’on peut destiner les moyens jadis affectés à la guerre aux travaux de modernisation des infrastructures », confie – il.
Soutenant que la ville de Goma est reconstruite par défi contre ceux qui croient détenir le monopole de la violence. Ils doivent se remémorer que le moment est venu pour que le pays se prenne en charge et que personne n’accepte plus jamais toute déstabilisation d’où qu’elle viendrait. Estimés à quatre millions de dollars, les travaux de réhabilitation de cet axe vital, qui relie les parties Est et Ouest de la capitale du Nord-Kivu, méritent la mobilisation des moyens conséquents. Des moyens générés par les recettes des contribuables congolais, qui doivent s’habituer au civisme fiscal. Prêchant par l’exemple, il y a deux semaines, Julien Paluku est passé par les comptes de la Direction des recettes du Nord-Kivu pour s’acquitter de son devoir fiscal. Liant l’acte à la parole, le gouvernement a déjà débloqué une bonne partie des fonds remis à la société Traminco. Dont le travail reste tributaire des aléas climatiques surtout dans cette région pluvieuse. C’est pourquoi, soutient le Gouv’, il n’est pas prudent d’avancer un quelconque délai d’exécution desdits travaux souhaités par la population.
L’urgence sécuritaire
A l’époque, soutien l’autorité provinciale, le Chef de l’Etat avait focalisé l’ensemble des moyens dans la sécurisation de la région. Il fallait doter nos forces armées de la logistique appropriée, des moyens adaptés et nécessaires pour vaincre l’ennemi qui semait terreur et désolation voulant balkaniser le pays ». Car ajoute Matata Ponyo, » Il n’y a pas de développement sans stabilité sécuritaire ». Le M23 pulvérisé, les groupes et milices mai mai, des Fdlr flottants et inefficaces, la paix enfin sur le rail, Goma et Kinshasa appuient désormais sur l’accélérateur pour un redécollage économique. Et cela passe par la réhabilitation des routes. C’est d’ailleurs le souci qui hante l’esprit de l’autorité provinciale qui tient de bout en bout à matérialiser la mission lui assignée par le Gouvernement Matata. » Nous sommes en train de tourner définitivement le dos, à l’instabilité sécuritaire et comme le souhaite le gouvernement, Goma ainsi que les deux autres grandes villes de la province, Beni et Butembo, doivent avant fin 2016 disposer de belles routes », soutient le Gouverneur.
Fini la poussière
Après » le kilomètre témoin « , route reliant les quartiers populeux de Mabanga sud et nord, Majengo et Katoyi à la partie Est de la ville, Goma est en train de revêtir une nouvelle robe. Le rêve, disent plus d’un, est devenu une réalité. A Butembo, la capitale économique et à Beni, la deuxième ville de la province, les routes jadis en terre battue, disparaissent. La rue d’ambiance à Butembo, à l’instar de l’artère principale de la ville de Beni, sont des joyaux. Qui permettent aujourd’hui, le développement des activités économiques haussant du coup la valeur immobilière des quartiers jadis conquis par des bidonvilles. Jadis truffés des maisonnettes en planches, » le kilomètre témoin » donne aujourd’hui une autre image. Des bâtisses à un, deux, trois étages poussent de part et d’autre de cet axe, qui restera vital de générations en générations. » Ceux-là qui sont venus par ici il y a huit ans, auront sans doute assez du mal à se retrouver », explique un enseignant d’université.
Le chantier-route est désormais une réalité indéniable au Nord-Kivu. A ce jour des dizaines de kilomètres des routes ont été réhabilités. Il en est de même dans les campagnes ou s’activent la réhabilitation de routes de desserte agricole. Somme toute, la poussière dite de Kahongya a désormais laissé place à la route de Kahongya, mais, il faudra, pour pérenniser l’œuvre, que chacun s’approprie l’entretien et la salubrité sur ces routes valeureuses. C’est peut être ici, le travail des maires et bourgmestres qui doivent apporter leur contribution dans la protection de ces joyaux préoccupation de Joseph Kabila.
Patient Ndoole