PARTICIPATION AU DIALOGUE VOICI L’ÉBAUCHE DES QUOTAS : 136 MP ET OPPOSITION, 39 SOCIÉTÉ CIVILE ET 25 PERSONNALITÉS

Par ailleurs, le consensus n’a pas été trouvé sur l’alternance politique. Pour l’Opposition, cette notion doit être directement discutée lors des travaux du Dialogue. Par contre, la MP estime que les échanges devront plutôt se focaliser sur l’organisation de prochaines élections.

Deux cents personnes devraient participer aux travaux proprement dits du Dialogue politique inclusif, très attendu dans les tout-prochains jours en RD Congo. La Majorité présidentielle et l’Opposition auront chacune 68 représentants ; contre les 39 délégués de la Société civile. Par ailleurs, les autres personnalités ont un quota de 25. Tous ces chiffres ressortent d’un consensus difficilement trouvé hier jeudi le 25 août, au terme des conciliabules de plus d’une heure, lors du deuxième jour des travaux du Comité préparatoire de ce Forum, à Béatrice Hôtel à Kinshasa.

Cependant, s’agissant de la représentativité des femmes et des jeunes, les différentes parties ont convenu d’accorder un nombre raisonnable à chacune des deux catégories. Mais, aucune précision n’a été donnée sur les chiffres exacts. Il ne fait donc l’ombre d’aucun doute que ce quota additionnel portera à plus de deux cents, le nombre total de participants aux assises de cette importante messe de grands enjeux politiques. En ce qui concerne les membres du Comité préparatoire, il importe de préciser que leur travail ne s’arrêtera pas seulement à Béatrice Hôtel Kinshasa. Car, au terme d’une proposition faite hier et adoptée à l’unanimité, « les participants aux travaux du Comité préparatoire seront d’office délégués au Dialogue ». 

Outre l’aspect lié à la représentativité des parties au Dialogue, l’Opposition et la Majorité présidentielle se sont empoignées hier sur la notion d’alternance politique. Il a donc été question, de savoir s’il fallait ou ne pas, insérer expressis verbis, cette notion dans l’alinéa qui stipule :  » (…) la détermination des parties prenantes à renforcer l’état de droit par le respect des valeurs de la démocratie, de la bonne gouvernance, de la tolérance et de la justice. Après des joutes oratoires de plusieurs dizaines de minutes, les différentes parties se sont séparées dos à dos. Autant le souligner tout de suite, la Majorité présidentielle et l’Opposition ne sont pas mises d’accord sur cette question.

Pour les opposants, la notion d’alternance politique doit être inscrite à l’ordre du jour des travaux du Dialogue et discutée en plénière, étant donné que le Président Joseph Kabila sera bientôt fin mandat. De son côté, la Majorité présidentielle ne l’a pas entendu de cette oreille. Bien au contraire. La Coalition au pouvoir pense que les débats devront plutôt porter essentiellement sur la recherche d’un Accord politique en rapport avec l’organisation des élections. Dans sa dialectique, la Majorité présidentielle déduit que la question d’alternance politique ne serait qu’une conséquence logique d’un calendrier électoral consensuel. 

OUI A L’EVALUATION DU PROCESSUS ELECTORAL

Bientôt, fini le mois d’août. Soit dans exactement cinq jours. Arithmétiquement, un mois seulement nous sépare de la fin du premier trimestre du second semestre de l’année. On ne doit pas l’ignorer, cette fin de trimestre est celle des attentes qui, toutes, se déclinent en termes de processus électoral. A quelque trois mois de la fin constitutionnelle du second quinquennat du Président Kabila, la Commission électorale nationale indépendante (CENI), est-elle prête à amener les Congolais aux élections et dans les délais prévus ? Qu’est-ce qui est fait jusqu’ici ? Que reste-t-il à faire ? Les réponses à cette problématique existentielle, paraissent bien loin la prérogative, mieux le privilège d’une famille politique. En témoigne, l’unanimité du Comité préparatoire qui s’est dégagée hier sur cette matière.

Les délégués de l’Opposition ainsi que ceux de la Majorité présidentielle ont convenu d’inscrire  » l’évaluation du processus électoral  » à l’ordre du jour des travaux du Dialogue. Deux éléments essentiels seront ainsi au cœur de cet examen. Il s’agit du Fichier électoral et du Code de bonne conduite à signer par les différents partis politiques qui s’engageront dans le processus électoral. Pas tout.

Aux deux thèmes précédents, les différentes parties se sont mises d’accord hier, pour ajouter un nouveau sujet, à savoir :  » La nécessité d’un accord politique et les mécanismes de sa mise en œuvre « . Il s’agit ici d’une brèche ouverte pour trouver de solution à la sempiternelle question relative à la continuité de l’Etat. Ce, dans l’hypothèse de plus en plus vraisemblable où la fameuse présidentielle ne serait pas organisée dans le délai constitutionnel. Soit, avant la fin de cette année 2016. Quant à la référence aux sources documentaires, MP et Opposition n’ont pas trouvé d’inconvénients à recourir aux instruments juridiques aussi bien nationaux qu’internationaux.En l’occurrence la Résolution 2277 du Conseil de sécurité des Nations Unies. Ce, conformément au contexte congolais. 

Les débats ont aussi porté sur l’élaboration d’un projet de feuille de route des travaux proprement dits. Les missions assignées au Comité préparatoire sont clairement définies dans l’Ordonnance du 30 novembre, portant convocation du Dialogue. 

En son article 3, l’Ordonnance sus-évoquée énumère les différentes tâches dévolues au Comité préparatoire.  » Le comité préparatoire a notamment, pour tâches : – d’apprêter les documents de travail et d’élaborer les projets de l’ordre du jour et du Règlement intérieur à soumettre à l’approbation de la plénière du Dialogue – de déterminer toutes modalités d’organisation et de fonctionnement du Dialogue – de fixer le nombre des participants qui doivent provenir de la Société civile, de la Majorité présidentielle et de l’Opposition politique, ainsi que la durée et le site devant abriter ce Forum « . Sans doute que dans les jours à venir, l’opinion sera fixée sur le lieu et la durée des travaux du Dialogue. 

Laurel-G KANKOLE