Le Premier ministre Matata Ponyo qui a animé son tout premier point de presse en 2015, a affirmé la volonté de son Gouvernement, sous le leadership du Président de la République, de consolider la paix et la sécurité. Ce, afin de maintenir le cap. C’est la raison pour laquelle les FARDC, en dépit de l’absence de la MONUSCO, sont très engagées pour poser les bases solides d’une paix retrouvée dans l’Est du pays.
Avec un taux de croissance de 9,5% en 2014, le souhait du Gouvernement est de réaliser un taux de croissance à deux chiffres en 2015. Pour ce faire, Matata Ponyo estime que le pays ne trouvera son salut qu’à travers les réformes structurelles pour libérer la croissance et améliorer le climat des affaires.
Par devoir de rédévabilité au peuple congolais, le Premier ministre Matata Ponyo Mapon a animé un point de presse hier dans son cabinet de travail. Devant la presse nationale et internationale, il a tour à tour parlé de la situation politique, diplomatique, sécuritaire et économique du pays, avant de chuter sur les perspectives d’avenir.
Des prouesses
Conformément à la volonté du Président de la République, celle de préserver la paix et la sécurité au pays, le Premier ministre a constaté qu’il y a une stabilité sur l’ensemble du territoire national. « Nous avons loué le professionnalisme et la montée en puissance de l’éthique dans le chef des FARDC », a-t-il indiqué, avant d’ajouter que ceci fait des FARDC un instrument efficace sur terrain.
Le Premier ministre a aussi mis en exergue la volonté du chef de l’Etat, celle de sanctionner les auteurs des crimes. Cette politique de sanction, à en croire Matata Ponyo, permet à ce jour d’avoir des FARDC très disciplinées. Il a toutefois reconnu que le chemin est long, même si les efforts doivent être salués et poursuivis.
« Nous avons défait les ex-M23, les ADF-NALU et nous sommes en train d’occuper la place occupée jadis par les FDLR », souligne-t-il.
Sur le plan politique, il a reconnu que la CENI a publié un calendrier électoral global qui permet de tracer la voie du processus démocratique du Rd Congo. Et sur le plan diplomatique, il a salué la consolidation du partenariat avec les pays de la sous-région. Pour ce faire, la Rd Congo est de plus en plus présente et fait entendre sa voie à l’Union africaine et aux Nations Unies.
« Partout, la voie de la Rdc est davantage écoutée et c’est un pays avec lequel il faut désormais compter », dit-il.
La Rdc se tire plutôt mieux
Dans son analyse de la situation au pays, le Premier ministre n’a pas oublié l’économie, pour expliquer aux médias que le contexte économique international est difficile. Il a même dit qu’il est très défavorable. Pour preuve, les taux de croissance en Europe sont au plus bas. Aux Etats-Unis d’Amérique, on essaye de remonter. Dans les économies émergentes, il n’est pas de deux chiffres. Ce qui doit nécessairement avoir de l’impact sur l’économie africaine en général, et congolaise en particulier.
Toutefois, en dépit de ce tableau, rassure le Premier ministre, la Rdc se tire plutôt mieux. En effet, sur le plan macroéconomique, le pays a enregistré un taux d’inflation de 1% en 2014. Ceci, pour conforter ce que le chef de l’Etat a déclaré à New York que « la Rdc est un pays débout ».
Et le chef du Gouvernement de poursuivre que ce taux d’inflation est rarissime dans le monde et il n’a jamais été réalisé au pays depuis les années 1960. Ce, lorsqu’on sait que le taux d’inflation est comme ce thermomètre qui mesure la température d’une économie.
Au nombre des performances, le Premier ministre n’a pas voulu oublier le taux de dépréciation monétaire qui a été de zéro en 2014. Ce qui veut dire que désormais le Congolais peut être indifférent de la fluctuation de différentes monnaies. Ici, a-t-il précisé, la volonté du Chef de l’Etat est d’offrir à la population une monnaie stable et digne. Il n’a pas voulu passer outre le taux de change qui a lui aussi été stable.
Tous ces résultats, à l’entendre parler, sont le fruit d’une gestion orthodoxe des finances publiques. Car, hier les finances publiques étaient déficitaires ; aujourd’hui, le pays a des excédents.
Matata Ponyo a en outre insisté sur les réformes sectorielles vigoureuses et porteuses du social. Pour ce faire, le Gouvernement vise à améliorer le social pour que les conditions de vie de la population s’améliorent. Il a aussi expliqué que tous les secteurs ont été pris en considération. C’est le cas de l’augmentation des salaires, le renforcement du parc automobile de TRANSCO, le financement de l’achat des locomotives neuves pour le compte de la SNCC, la consolidation du programme de l’éducation, etc. Dans le domaine de la santé, 300 centres de santé et des hôpitaux sont en train d’être réhabilités.
« Tout a un impact sur le niveau de vie de la population congolaise », reconnait Matata Ponyo, qui ajoute que tout ceci impacte sur le quotidien des Congolais et l’indicateur, c’est l’indice de développement humain du PNUD. Pour lui, le social ne se donne pas comme un cadeau, mais il se constate.
Perspectives 2015
Matata Ponyo a affirmé la volonté de son Gouvernement qui veut consolider la paix et la sécurité, afin de maintenir le cap. C’est pourquoi, a-t-il dit, les FARDC sont très engagés pour poser les bases d’une paix durable dans l’Est du pays. Même si la Rd Congo a connu un taux de croissance de 9,5% en 2014, le souhait pour le Gouvernement est de réaliser un taux de croissance à deux chiffres en 2015. Et si tout évolue bien, comme l’a prédit le PNUD, la Rdc a toutes les chances d’atteindre l’émergence en 13 ans.
Matata Ponyo a aussi insisté sur l’importance de continuer avec les réformes structurelles pour libérer la croissance et améliorer le climat des affaires.
Le Gouvernement travaille pour la rationalisation du budget de la CENI
Dans une série des questions-réponses, la presse a voulu savoir, où en sommes-nous avec le financement des élections, la traque des FDLR maintenant que la MONUSCO est partie, etc. ? Ici, le Premier ministre a indiqué que le Gouvernement est en train d’examiner tous les aspects. « Nous avons déjà écrit à la CENI pour présenter nos observations, en vue du financement », répond-il, avant de renchérir qu’ « il est question de travailler pour voir quels sont les postes qui peuvent nous permettre d’atteindre les mêmes objectifs avec la rationalité ».
Toujours sur la question du calendrier électoral, avec l’opposition qui a déposé sa proposition à la CENI, le chef du Gouvernement pense que « nous sommes dans un processus démocratique et la CENI est une structure indépendante qui tient compte de la majorité, de l’opposition et de la société civile. Et le Gouvernement attend donc la réaction de la CENI à cette proposition de l’opposition ».
A la question des FDLR, pour terminer, Matata Ponyo pense que la Rd Congo a gagné de l’espace. Les FDLR sont pourchassés même dans la forêt, leur bastion naturel par excellence. De leur côté, les éléments des FARDC sont suffisamment motivés et le Gouvernement a mis une logistique nécessaire pour que tous les FDLR soient traqués.
(L’Avenir)