En dépit de toutes les critiques, la CENI affirme que c’est en toute indépendance, transparence et neutralité que le calendrier électoral a été rendu public.
Vendredi 20 février, soit huit jours après la publication du calendrier électoral global, le rapporteur de la CENI, Jean-Pierre Kalamba, a tenu à fixer l’opinion à la suite des critiques suscitées par ce calendrier. Lors d’un point de presse qu’il a donné ce 20 février au siège de la CENI à Kinshasa, Jean-Pierre Kalamba a affirmé sans détours que le calendrier publié par la CENI est global, consensuel, réaliste, constitutionnel et légal. « Il a même emprunté l’expression en vogue dans les états-majors politiques pour présenter ce calendrier des élections comme étant » non glissant ».
Selon le rapporteur de la CENI, contrairement à ce qui se dit, le calendrier des élections provinciales, urbaines, municipales et locales 2015 et des élections présidentielle et législatives 2016, publié le 12 février courant, est global.
En ce sens ci qu’il « intègre les différents scrutins du cycle électoral et assure la régularité des élections dans notre pays mettant ainsi fin aux arriérés électoraux de 2006 et 2011 ».
Jean-Pierre Kalamba fait également remarquer que ce calendrier est consensuel. Et explique notamment que la « Commission électorale nationale indépendante a initié des cadres de concertation avec toutes les parties prenantes y compris le Comité de liaison avec les mandataires des partis politiques régulièrement accrédités ».
Le rapporteur de la CENI indique qu’après Kinshasa, des missions d’animation de cadres de concertation ont été déployées dans dix provinces du pays. Objectif, échanger avec les différentes couches de la population et recueillir des contributions nécessaires à la mise en œuvre du processus électoral 2014-2016.
De ces activités, confie le rapporteur de la CENI, trois recommandations pertinentes ont été formulées. Notamment le maintien des élections des députés provinciaux au suffrage universel direct ; le couplage des élections locales et provinciales afin de mettre rapidement fin au disfonctionnement du Sénat, des Assemblées et Gouvernements provinciaux ; l’organisation des élections présidentielle et législatives dans le délai constitutionnel en 2016.
Jean-Marie Kalamba juge également réaliste le calendrier électoral du fait que, notamment, « le coût des opérations relève du budget pluriannuel convenu avec le Gouvernement. » Le rapporteur de la CENI a même confié qu’une partie de ce montant a été débloqué par le Gouvernement congolais et affecté à l’opération de fiabilisation du fichier électoral et de stabilisation des cartographies opérationnelles. Selon Jean-Pierre Kalamba, ce calendrier est réaliste aussi du fait les délais des opérations contenus dans ce calendrier sont plus raisonnables qu’en 2006 ou en 2011. Une lecture comparative des calendriers électoraux l’atteste, fait-il remarquer.
Ce n’est pas tout. Le calendrier des élections publié le 12 février est bien constitutionnel et légal, analyse le rapporteur de la CENI. Il en veut pour illustration les délais légaux qui ont été respectés. Jean-Pierre Kalamba cite en exemple les articles 70 et 103 de la Constitution sur la durée de mandat de cinq ans pour le Président de la République et les députés nationaux. Ou encore l’article 73 de la Constitution qui stipule que « le scrutin pour l’élection du Président est convoqué par la Commission électorale nationale indépendante, quatre-vingt-dix jours avant l’expiration du mandat du Président en exercice ».
Jean-Pierre Kalamba explique que la CENI venait de réunir en atelier à Kinshasa, tous les secrétaires exécutifs provinciaux, les conseillers principaux auprès des membres du Bureau, les directeurs techniques et les experts membres de l’assemblée plénière. Question de permettre à tous ces animateurs de s’approprier le calendrier électoral avec toutes ses séquences.
En dépit de toutes les critiques, Jean-Pierre Kalamba jure, la main sur le cœur, que c’est en toute indépendance, transparence et neutralité que la CENI a publié le calendrier global des élections. Venant d’un homme issu de la composante Opposition, voilà qui devrait rassurer les sceptiques.
Didier Kebongo/Forum des As