En octobre 2015, les Congolais éliront leurs représentants locaux. Puis en novembre 2016 se tiendront les scrutins présidentiel et législatifs. Un échéancier qui est loin de faire l’unanimité. Raymond Tshibanda, ministre des Affaires étrangères, pense que le processus électoral est fiable.
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En marge de la réunion préparatoire au septième Forum mondial de l’eau, Raymond Tshibanda a rencontré, le 25 février à Paris, son homologue français Laurent Fabius. L’un des points au menu de leurs échanges : le processus électoral en RD Congo.
Jeune Afrique : Le fait d’entamer le processus électoral par des élections locales qui s’annoncent complexes ne risque-t-il pas de retarder la tenue de la présidentielle prévue en 2016 ?
RAYMOND TSHIBANDA : On ne peut pas vouloir une chose et son contraire. Ces dernières années, l’opposition a toujours exigé que le processus électoral commence par la base. Serait-on aujourd’hui en train de reprocher au gouvernement d’avoir fait droit à une demande d’une partie de l’opinion congolaise, représentée par l’opposition ? La démocratie ne concerne pas seulement l’élection présidentielle ou les législatives. Est-ce normal que, après avoir inscrit dans la Constitution que les maires et les chefs de territoire doivent être élus, nous puissions continuer avec des non-élus à la tête de nos entités territoriales ?
Peu importe si les élections locales repoussent la tenue de la présidentielle au-delà de 2016 ?
On a demandé un calendrier global, il est sur la table. Il respecte les délais prévus dans la Constitution et prend en compte toutes les échéances dans l’ordre voulu, au départ, par l’opposition. Un ordre qui répond aux exigences d’une véritable démocratie. Arrêtons de spéculer sur le « glissement ». Mettons-nous au travail, et que les leaders politiques présentent à la population leur projet de société.
La Commission électorale estime à plus de 1 milliard de dollars le financement du processus électoral. Comment le gouvernement compte-t-il s’y prendre pour mobiliser les ressources et convaincre les partenaires internationaux de mettre la main à la poche ?
À calendrier global, budget global. Du côté de l’État, des dispositions sont prises pour couvrir la part qui lui revient. C’est un effort financier extrêmement important. D’autant que le pays a d’autres grandes priorités sur le plan social, économique… Mais nous sommes prêts à l’assumer, parce que la RD Congo a fait le choix de la démocratie. Et celle-ci a un prix. Cela dit, nos partenaires internationaux ont dit et répété qu’ils se prononceraient quant à leur contribution lorsqu’ils auront reçu le calendrier global des élections. La balle est donc aujourd’hui dans leur camp. Plus tôt les partenaires nous diront ce qu’ils comptent faire, mieux ça vaudra pour le processus. Parce que cela nous permettra de définir l’effort que nous sommes appelés à faire en tant que gouvernement de la RD Congo.
À hauteur de combien le gouvernement peut-il contribuer ?
Nous sommes déterminés à faire face au coût pour organiser les élections. Maintenant, si les partenaires venaient à faire défaut en termes de contribution ou à contribuer de manière symbolique, je pense qu’ils devraient laisser la RD Congo gérer la suite conformément à la disponibilité des moyens à sa disposition.
Autrement dit, en cas de défaut du financement des partenaires internationaux, la RD Congo ne pourra organiser dans les délais qu’une partie des scrutins prévus…
Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Le gouvernement assumera ses responsabilités.
Deux camps se dégagent au sein de la majorité : d’un côté, ceux qui poussent Joseph Kabila à briguer un troisième mandat, de l’autre, ceux qui lui conseillent de passer le flambeau. Où vous situez-vous ?
C’est une querelle entretenue par l’opposition, une partie de la communauté internationale et la presse. Elle ne nous concerne pas. Il n’y a pas de discordance au sein de la majorité. Nous n’avons jamais dit que nous allions revoir la Constitution pour permettre à Joseph Kabila de briguer un nouveau mandat.
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