« Moi, Félix-Antoine Tshilombo, élu Président de la République Démocratique du Congo, je jure solennellement devant Dieu et la nation : d’observer et de défendre la Constitution et les lois de la République ; de maintenir son indépendance et l’intégrité de son territoire ; de sauvegarder l’unité nationale ; de ne me laisser guider que par l’intérêt général et le respect des droits de la personne humaine ; de consacrer toutes mes forces à la promotion du bien commun et de la paix; de remplir loyalement et en fidèle serviteur du peuple les hautes fonctions qui me sont confiées ». C’est ainsi que le nouveau président élu a prêté serment ce jeudi 24 janvier au Palais de la Nation devant les juges de la Cour constitutionnelle, lors de la cérémonie de son investiture.

Un évènement qui trouve sa particularité par le fait qu’il a consacré la première passation pacifique et historique du pouvoir entre un président sortant et un président entrant en RDC.

Joseph Kabila, président sortant, était bien présent et a transmis les symboles du pouvoir à son successeur, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, déclaré vainqueur de la présidentielle du 30 décembre 2018 par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) le 10 janvier 2019 et confirmé par la Cour constitutionnelle le 20 janvier 2019.

« Ce jeudi 24 janvier 2019 est un jour historique. C’est un jour rêvé pour tous les acteurs qui ont porté notre beau pays dans ce qu’il avait de noble. Nous ne célébrons pas la victoire contre un autre, nous honorons un Congo réconcilié. Ce ne sera pas un Congo de la division, de la haine ou du tribalisme. Nous voulons construire un Congo fort. Un Congo tourné vers son développement, un Congo pour tous dans lequel chacun mérite sa place »,  a déclaré, dans son discours de circonstance, Félix Tshisekedi, en présence notamment de l’unique chef de l’Etat du pays étranger présent, le kenyan Uhuru Kenyatta.

Hommage à ses prédécesseurs

Le désormais 5e président de la RDC a rendu hommage à ses quatre prédécesseurs : Joseph Kasa-Vubu, Joseph Mobutu, Laurent-Désiré Kabila et à Joseph Kabila. Mais aussi, aux 21 candidats qui ont concouru à la présidentielle, particulièrement celui qu’il a qualifie de « soldat du peuple », Martin Fayulu, le candidat de Lamuka qui l’a talonné et qui continue à contester sa victoire. Il a aussi fait une mention spéciale à Emmanuel Ramazani Shadary, le candidat du FCC qui a fini troisième.

Félix Tshisekedi a aussi salué le sacrifice de Vital Kamerhe avec qui il a composé un « ticket gagnant » à la présidentielle. « Hommage héroïque » à son père, Etienne Tshisekedi.

Le nouveau président a promis d’associer tout le monde à la gouvernance du pays. Il a, en outre, rappelé les potentialités de la RDC qui est capable de tirer l’économie mondiale avec notamment ses matières premières rares pour l’industrie mondiale. Son combat, a-t-il dit, sera celui du mieux-être de chaque citoyen.

Il a promis une campagne de sensibilisation des agents de l’Etat sur leurs obligations et le recensement de tous les « prisonniers politiques » en vue de leur libération.

Il a appelé les gouvernants et les autorités coutumières à s’engager pour la paix. Ainsi, des conflits récurrents dans le pays ne seront que des lointains souvenirs.

Par ailleurs, il a rappelé, comme son prédécesseur, que le dispositif électoral du pays mérite des « réajustements ».

Plus de peur que de mal

Il sied de rappeler que cette cérémonie a été un peu perturbée par un petit malaise de Félix Tshisekedi. Le nouveau président congolais a interrompu son speech et n’est revenu qu’après un quart d’heure, dépourvu de son gilet pare-balles. Plus de peur que de mal.

Socrate Nsimba/MMC