RDC : la Banque mondiale finance la rénovation de l’aéroport international de Goma, enjeu crucial pour la consolidation des efforts de paix dans l’Est du pays

WASHINGTON, 13 mars 2015 – Soucieux d’appuyer les efforts de consolidation de la paix en République démocratique du Congo (RDC), le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale a approuvé aujourd’hui un don de 52 millions de dollars de l’Association internationale de développement (IDA)* pour améliorer la sûreté, la sécurité et le fonctionnement de l’aéroport de Goma, principale porte d’accès à l’Est du pays pour le trafic international et lien vital avec le reste du territoire national.

L’éruption du volcan Nyiragongo, en 2002, a gravement endommagé l’unique piste et voie de circulation de l’aéroport, théâtre par ailleurs de plusieurs décennies de conflit et tombé à plusieurs reprises sous le contrôle des rebelles. En plus du non-respect des normes élémentaires de sûreté et de sécurité, l’état de l’aéroport a limité l’acheminement de l’aide humanitaire et les opérations des Nations Unies ainsi que le trafic passager et de fret.

 

« L’isolement géographique de l’Est du pays, totalement enclavé, conjugué au délabrement des infrastructures aéroportuaires consécutif aux décennies de conflit, est une menace sérieuse pesant sur les efforts actuels de consolidation de la paix, expliqueAhmadou Moustapha Ndiaye, directeur des opérations de la Banque mondiale pour la RDC. Le projet entend soutenir les initiatives internationales pour briser le cercle vicieux du conflit et de la fragilité dans l’Est de la RDC. »

 

Le don approuvé aujourd’hui financera le Projet d’amélioration de la sécurité de l’aéroport de Goma, dans le double objectif d’améliorer les mesures de sûreté et de sécurité afin qu’elles soient conformes aux normes internationales en la matière et de remettre en état les infrastructures.

 

Les fonds permettront de réparer la piste et l’aire de trafic, l’actuelle aérogare et le système électrique mais aussi de construire une tour de contrôle et des équipements pour optimiser la navigation aérienne. Les travaux de la clôture de sécurité du site pourront aussi être achevés, parallèlement à la fourniture d’équipements et de formation pour les pompiers et les urgentistes attachés à l’aéroport.

 

Un autre volet du projet consistera à renforcer l’organisation aéroportuaire, à partager les enseignements d’interventions sur d’autres aéroports du pays, à réduire les risques liés à l’activité volcanique dans la région, promouvoir des dispositions permettant aux communautés vivant à proximité du site, dans des zones touchées par le conflit, de profiter de ses retombées sociales positives et, enfin, à apporter un soutien à sa mise en œuvre.

 

Dans un pays aussi vaste que la RDC — sa superficie équivalant pratiquement à celle de l’Europe de l’Ouest — le transport est un facteur essentiel pour développer l’agriculture, améliorer les échanges commerciaux, soutenir l’expansion du secteur minier, surmonter les obstacles économiques et sociaux qui isolent certaines communautés et assurer la sécurité sur tout le territoire.

 

« Seul un aéroport totalement fonctionnel permettra de relier les habitants de l’Est de la RDC au reste du pays, de stimuler le développement du secteur privé et de relancer les échanges, qui sont autant de facteurs clés pour stabiliser la sous-région et la sortir de son isolement », rappelle Mohammed Dalil Essakali, chef d’équipe du projet à la Banque mondiale.

 

 

L’Association internationale de développement (IDA), une institution de la Banque mondiale fondée en 1960, accorde des dons et des crédits sans intérêts aux pays les plus pauvres afin de les aider à mettre en œuvre des programmes qui stimulent la croissance économique, contribuent à la réduction de la pauvreté et améliorent les conditions de vie des pauvres. L’IDA est l’un des principaux bailleurs d’aide aux 77 pays les plus déshérités du monde, dont 39 se trouvent en Afrique. Les ressources de l’IDA bénéficient concrètement à 2,8 milliards de personnes vivant avec moins de deux dollars par jour. Depuis sa création, l’IDA a soutenu des activités dans 112 pays. Le volume annuel de ses engagements est en constante augmentation et a représenté en moyenne 18 milliards de dollars au cours des trois dernières années, 50 % de ce montant environ étant destiné à l’Afrique.