Selon SMI Research, une firme de recherche et filiale de Fitch Group, la République démocratique du Congo représente un marché minier à plus fort taux de croissance au monde en cette année 2018. « Nous prévoyons que l’industrie minière de la République démocratique du Congo enregistre un taux de croissance moyen de 17, 7% en 2018, surperformant les autres marchés miniers comparables », a déclaré un responsable de SMI Reseach relayé par l’Agence Ecofin. Pour les experts de SMI Reseach, cette croissance sera portée par une hausse des prix des matières premières, ainsi que la réouverture de la mine de cuivre et cobalt de la province du Katanga de Glencore qui, en principe, devrait améliorer la production minière nationale. En outre, une expansion prévue à la mine Kibali de Randgold Ressources, soutiendra une hausse de la production aurifère en RDC.
Toutefois, malgré ces perspectives positives, indique l’Agence Ecofin, la firme a énuméré un certain nombre de risques susceptibles d’atténuer ses prévisions. Notamment l’instabilité politique croissante alors que le président Kabila ignore les appels à démissionner, l’adoption d’une nouvelle charte minière qui augmentera les taux de redevance existants pour les compagnies minières et autres.
La République démocratique du Congo est le premier producteur de cuivre en Afrique et leader mondial de la production de cobalt. Il y a quelques jours, le Parlement a voté en des termes non identiques, la loi relative au Code minier. Plusieurs analystes pensent que cette loi, telle que modifiée, n’est pas de nature à attirer les investisseurs. Les exploitants miniers, eux, pensent que le nouveau Code minier ne procure bonheur qu’au gouvernement et non aux miniers. A la Fédération des entreprises du Congo (FEC), un patronat pourtant censé défendre les intérêts du secteur privé, l’on estime qu’il faille mettre en avant l’intérêt majeur de la nation. Le président de cette fédération, Albert Yuma Mulimbi a exprimé son soutien total ainsi que celui du patronat qu’il préside, à la loi minière telle que modifiée. « J’entends toujours les mêmes objections, sur la contribution essentielle que l’investissement étranger jouerait pour que notre Etat ne périclite pas, le maintenant sous assistance respiratoire, en lui évitant de sombrer.
Mais ce n’est pas parce nous survivons grâce à ces faibles subsides, qu’ils sont la juste contrepartie de ce qui est exploité dans notre sous-sol. Non, ils ne sont pas la juste contrepartie -, s’est indigné le président national de la FEC. Et d’ajouter: « Ce combat qui est mené, n’est pas le combat d’une catégorie contre une autre, pour la défense de ses seuls intérêts ou de ses revenus. Ce combat, tout le monde devrait en être bien conscient, est celui d’une Nation qui se bat pour percevoir la juste répartition des fruits de son sous-sol. Vous ne devez pas vous laisser intoxiquer par ce que certaines ONG bien ou mal intentionnées, qui ne sont que les faux nez d’intérêts venus d’ailleurs, écrivent. On colporte que les causes de la sous perception de nos richesses minières seraient liées à la captation des richesses par une caste politique mal intentionnée ».
Olivier Kaforo/Le Potentiel