Ce 1er septembre, début du dialogue national inclusif
La nécessité d’un dialogue politique national et inclusif a été ressentie au sein de la classe politique congolaise depuis quelques années. Et ce, dans le souci d’améliorer le processus électoral, de régler les contradictions et de prévenir la crise politique pouvant en découler. Ce besoin légitime a fait son chemin à partir des demandes des leaders, aussi bien de l’opposition politique, que de la Majorité présidentielle jusqu’à sa concrétisation le samedi 27 août 2016, consacré par des instruments juridiques nationaux et internationaux.
Les participants au Comité préparatoire qui ont travaillé en parfaite convivialité ont fixé la date du 1erseptembre, qui marque le début effectif des travaux au sein du dialogue. Ils ont fixé le cadre du dialogue proprement dit, les droits et devoirs des participants, les règles de base, le financement du dialogue, ainsi que le chronogramme. Le dialogue comprend l’Assemblée générale, le Facilitateur, le groupe de soutien au Facilitateur, le Secrétariat technique et les commissions thématiques ; tandis que le bureau comprend le Facilitateur, le co-modérateur de la Mp et son adjoint, le co-modérateur de l’opposition et son adjoint, ainsi que le Rapporteur de la Société civile et son adjoint. Sous la supervision du Facilitateur, le Bureau échange sur les sujets à l’ordre du jour, dirige les travaux de l’Assemblée plénière et transmet les options levées aux Commissions thématiques pour examen approfondi.
C’est à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo que se tiendra le dialogue proprement dit, au regard de la feuille de route validée samedi 27 août 2016, à Béatrice Hôtel, par tous les participants (Majorité présidentielle, opposition politique et Société civile) au Comité préparatoire, à l’exutoire des travaux dudit Comité. Il faut dire que la Feuille de route vise à mettre en place un cadre clair pour le lancement, dans les meilleurs délais et le déroulement, dans les conditions maximales, d’échanges entre les parties prenantes congolaises dans le but d’un dialogue politique inclusif sur des bases claires et consensuelles.
La cérémonie de clôture des travaux était scindée en quatre grands discours de chaque représentant de la composante au Comité préparatoire. La même feuille de route énonce les principes de base du dialogue et précise des éléments méthodologiques et normatifs, les modalités du déroulement du dialogue, les droits et devoirs des participants et le régime disciplinaire nécessaire pour la création d’un cadre efficace et d’un climat de confiance mutuelle entre les parties prenantes congolaises, permettant la conclusion réussie de ce dialogue inclusif.
La Majorité salue la bonne tenue du Comité préparatoire
A en croire Néhémie Mwilanya, le train du dialogue est effectivement mis sur le rail, puisque pendant 4 jours, les familles politiques congolaises ont travaillé d’arrache-pied, pour baliser le chemin du dialogue, d’importance politique majeure. « Les résultats obtenus de ces jours de travail sont palpables. En effet, aujourd’hui, la date du démarrage des travaux du dialogue proprement dit est connue. En outre, nous avons la feuille de route qui devrait guider lesdits travaux », a-t-il mentionné, avant de féliciter au nom de la Majorité Présidentielle, les architectes de ces résultats.
Par ailleurs, le délégué de la MP est assuré du fait que le Chef de l’Etat Joseph Kabila, fort de ce qu’il représente la Nation congolais qui a appelé de tous ses vœux la tenue de ce forum, soit très conforté de ce qu’il pense et ce qu’il a toujours pensé, du fait qu’une fois que les filles et fils de la Rdc se retrouvent ensemble, ils savent faire la part des choses, c’est-à-dire entre l’intérêt national bien compris et les divergences mineures. « L’espoir que nous formulons en terminant les assises de ce Comité préparatoire, c’est qu’au 1er septembre, la famille soit rassemblée au grand complet, et c’est là la responsabilité qui nous incombe à chacun de nous et à nous tous », a-t-il conclu.
L’opposition se cramponne à ses conditionnalités
Pour sa part, Jean-Lucien Bussa qui s’exprimait au nom de l’opposition au Comité préparatoire, a félicité le Facilitateur du fait de la qualité du travail abattu, mais aussi du sens de l’équilibre et de justice qui a caractérisé la direction des travaux. « Je voudrais rappeler à l’opinion tant nationale qu’internationale que l’opposition congolaise a résolu de participer au dialogue à la suite de la Résolution 2277, du Conseil de sécurité des Nations Unies qui a posé les bases et circonscrit le cadre, à savoir priorité aux élections présidentielle et législatives, dans le respect de la Constitution et des lois de la République démocratique du Congo », dit-t-il, tout en présentant ses remerciements et félicitations à toute la Communauté internationale (Onu, UE, UA, SADC, CIRGL et OIF).
L’opposition justifie sa participation au dialogue selon la résolution susmentionnée puisque pour elle, le peuple congolais aspire à sa première alternance démocratique en Rdc, que le même peuple soit fixé avant le 19 septembre 2016, date Constitutionnelle de convocation du corps électoral, afin que l’élection présidentielle soit fixée. « La fenêtre d’opportunité qui nous est ouverte à travers la Résolution 2277 et la contrainte temps qui devient de plus en plus majeure, nous oblige à pouvoir donner une réponse rapide. C’est pour cette raison que nous avons au cours de ces travaux, dans un esprit constructif, adopté ce jour, la feuille de route du dialogue qui pose les principes directeurs du dialogue pour lesquels nous sommes tous d’accord », a-t-il poursuivi. Ces principes sont le respect de la Constitution, des lois de la République, mais aussi de la Résolution 2277. Et d’ajouter que les parties prenantes ont affirmé leur détermination dans le renforcement d’Etat de droit par le respect des valeurs démocratiques, dont l’alternance politique et le processus électoral. Pour lui, la problématique majeure des élections doit vider son évaluation, le fichier électoral, les séquences des élections, les mesures de confiance, le calendrier électoral, la sécurisation du processus électoral, la sécurité des personnes et de leur bien sur l’ensemble du territoire national.
Etant entendu que selon la Constitution du pays, il ne reste que 23 jours pour convoquer le scrutin présidentiel et qu’à cette date, aucune perspective de la tenue des élections dans le délai constitutionnel. D’où, pour l’opposition, il est urgent de fixer les Congolais sur la tenue du scrutin présidentiel. C’est l’enjeu majeur de l’essence même du dialogue, affirme Jean-Lucien Bussa. Pour ce faire, le Comité préparatoire a mieux fait de contenir le dialogue à 14 jours seulement, pour qu’avant le 19 septembre 2016, chaque Congolaise et chaque Congolais soit fixé sur la suite du processus électoral.
« Cependant, un défi reste à réaliser entre le 27 août 2016 et la tenue effective du dialogue politique. Il s’agit de la mesure de confiance, de la décrispation de la situation politique dans le pays. Les préalables posés par l’opposition pour participer au dialogue dont une partie a été réalisée et qui est considéré comme un geste positif, mais certes insuffisant, exige que le pouvoir puisse tout mettre en œuvre entre aujourd’hui et le début du jour du dialogue, pour que les préalables de l’opposition soient réalisés. Il s’agit des mesures de confiance suivant: libération effective des prisonniers politiques, l’abandon de poursuites à caractère politique, la réouverture effective de toutes les chaines de télévision et radio fermées, la restitution des biens confisqués », rappelle-t-il.
La société civile au milieu du village
Par la bouche de l’Abbé Donatien Nshole, aux termes de ces assises préparatoires du dialogue qu’elle souhaite inclusif, la société civile vit un moment historique du pays, du fait que Dieu ait permis que cela puisse se passer dans un climat de paix et de confiance mutuelle. Dans la foulée, la société civile a remercié le facilitateur et le groupe de soutien au facilitateur d’avoir gagné le pari du temps et surtout, d’avoir soufflé l’esprit de fraternité lors desdits travaux. « Nous exhortons les uns et les autres à conjuguer leurs efforts pour que les mesures de confiance soient amplifiées, que chacun mette de l’eau dans son vin, afin de vivre dans les prochains jours un dialogue effectivement inclusif. Nous sommes convaincus, avec la bonne volonté des uns et des autres, qu’en gardant les oreilles ouvertes aux cris de notre population, nous pouvons défier les sceptiques », a-t-il déclaré.
(Pius romain Rolland)