24 mars 1969-24 mars 20015, il y a exactement 46 ans que le Premier Président de la RDC, Joseph Kasa-Vubu, trouvait la mort dans la ville de Boma où il avait succombé sans que les autorités de la IIème république daignent lui apporter l’aide pour le faire soigner
Aujourd’hui 24 mars 2015, cela fait 46 ans depuis que le 1er Président de la République démocratique du Congo, Joseph Kasa-Vubu a tiré sa révérence. Mais on peut être sûr que cette date passera inaperçues. Comme les autres années. L’Afrique, dans son ensemble, à un problème en cette matière. Ceux qui sont au pouvoir ont tendance à effacer l’histoire, à faire en sorte que celle-ci commence avec eux. Or, cela est de notoriété publique, un peuple sans histoire ressemble à un arbre sans racine.
Père de l’indépendance du Congo, Kasa-Vubu a légué à la postérité l’image d’un excellent gestionnaire, ayant un sens élevé de l’Etat et respectant au plus haut point le bien public.
Il n’est pas déplacé d’affirmer que l’indépendance de la RDC est la plus grande réussite de la vie de Joseph Kasa Vubu. C’est donc ajuste titre que Mgr Malula dit de lui qu’il fut le premier à faire raisonner le tam-tam de l’indépendance.
Toute nation qui veut émerger doit avoir des repères et, parmi eux, des icônes quelle regardera chaque jour comme des modèles à incarner, une voie à suivre, comme la France regarde Charles de Galille, comme la République Sud-Africaine salue Mandela. C’est dans cette droite ligne que le Congo doit apprendre à regarder Kasa-Vubu.
Remarquablement constant, Kasa-Vubu commence très jeune sa lutte pour l’affranchissement de son peuple du joug étranger. Au Grand Séminaire, dans l’ABAKO, à la tête de l’Etat et jusqu’à quelques instants de sa mort, il poursuivra cette lutte, souvent au péril de sa vie, et à la perte certaine de plusieurs des avantages lies à sa vie. En cela, Kasa-Vubu a réussi.
Quelles qu’aient été ses faiblesses politiques, il a réussi sur l’essentiel. Chaque grand homme vient pour une mission déterminée, précise. Le monde peut ne pas saisir cette mission. Le monde peut trouver inachevée cette mission, il ne peut pas l’appréhender à sa juste valeur, vu la haute portée spirituelle de la mission.
Kasa-Vubu le dit clairement d’ailleurs lui-même, alors qu’il est encore aux premières années de sa présidence : J’ai été te promoteur, le ban Dieu m’a donné une inspiration. Je dois la réaliser. Ensuite, ce sera fini. Je n’ai qu’une ambition, celle de donner au pays un ban départ. Ensuite, le pays fera ce qu’il voudra. Les jeunes prendront la direction. S’il le faut, je me retirerai
C’est ainsi que quelques temps après son arrivée à Boma, après sa destitution par Mobutu. 1 repousse proprement un groupe d’officiers militaires, venus de Kinshasa, qui étaient allés le voir pour tenter une action de charme avec lui. Ces militaires se déclarèrent complètement déçus par le général Mobutu qui tes avait désorientés en faisant autre chose que ce qu’ils s’étaient convenus lorsqu’ils arrêtaient la décision du coup d’Etat.
Ils révélèrent donc à Kasa Vubu leur ferme intention de le remettre au pouvoir. Ces officiers étaient sincères, dans leur démarche, ou exécutaient-ils là plutôt un coup fourré du général Mobutu, dans le but de condamner Kasa-Vubu à la potence comme il le fit pour les conjurés de la Pentecôte? On ne le saura jamais.
Toujours est-il que, sobrement, le Président déclina l’offre en leur expliquant clairement qu’il ne pouvait pas accepter que le sang des Congolais coule à cause de lui ii refusa également des propositions d’exil qui lui venaient de certains pays étrangers. Je préfère partager la vie de mes expatriâtes, leur répondait-il. D’ailleurs, ma présence parmi eux les rassure mieux.
Lorsqu’un haut responsable du Kongo Central demande à Boma, en 1968k à l’ancien Président de sortir de son anonymat en descendant à Matadi, Kasa-Vubu lui répond « Cher ami, moi j’ai eu mon temps. Le bon Dieu et le peuple m’ont donné le pouvoir. Quelqu’un d’autre la pris. Ce n’est pas moi qui ferais couler le sang, qui ferais mourir mon peuple. Je ne le ferai jamais je pense que ceci appartient aux enfants de ce pays, lors qu’ils seront assez mûrs, de se libérer éventuellement.
Cette attitude hautement responsable tranche nette ment avec la propension générale des Chefs d’Etat africains à pérenniser leur règne, en faisant dire au peuple ce qu’il n’a pas dit à la demande du peuple, et en réagissant violemment lorsque leur trône est menace, en se battant becs et angles pour récupérer le pouvoir lorsque celui-ci leur a été arraché.
Dans un cas comme dans l’autre, ce sont toujours des centaines, voire des milliers de vies humaines, pour a plu part innocentes, qui se gaspillent lors de ces luttes pour la conquête, la reconquête, ou a conservation du pouvoir. C’est là l’une des causes principales qui font de l’Afrique ce continent rouge avec des rebellions qui se forment et se reforment, comme s’il s’agissait des mécanismes contribuer à l’essor de cc continent. Kasa-Vubu, lui a accepté de se retirer au moment où il n’avait pas encore perdu sa popularité, afin d’éviter au peuple de verser son sang. Premier ministre de ce qui est encore le Zaire, Mulumba Lukoji n’hésitera d’ailleurs pas a qualifier Kasa-Vubu de modèle d’honnêteté et du sens du devoir et de l’Etat. Pour Diangienda Kuntima, chef spirituel de l’Eglise kimbanguiste, Joseph Kasa-Vubu est tout simplement l’homme le plus méritant de l’histoire de l’indépendance du Congo-Zaïre.
Pour s’être cyniquement écarté de la voie tracée par ce modèle d’honnêteté et du sens du devoir et de l’Etat, ce merveilleux pays est devenu une simple source de questionnement sans fin.
Quelques instant avant sa mort, en ce moment des gens pensent aux enfants et aux parents, lui pense a son pays. A Mgr Ndudi qui lui administre l’extrême-onction, Kasa-Vubu dit: « J’insiste sur la sauvegarde de l’indépendance nation ale
Ce nationaliste hors pair doit bénéficier de la reconnaissance nationale qu’il mérite comme disent les Français, aux grands esprits la pattue doit être reconnaissait.
Jean-Claude Ntuala/L’Observateur