Selon l’Opposition patriotique et républicaine (OPR), l’Assemblée nationale, le sénat et le gouvernement, tous ont failli et il faut que la population les sanctionne négativement, d’où le dialogue.
Le cercle pro-dialogue s’agrandit. Des hauts cadres de l’opposition ne cachent plus leur détermination à y participer. Ils le disent haut et fort. C’est le cas de Justin Bitakwira, Steve Mbikayi, Azarias Ruberwa, Mushi Bonane et Z’Ahidi Arthur Ngoma qui, lors d’un point de presse, ont lancé un vibrant appel à tous ceux qui hésitent encore, à rejoindre le camp du dialogue car l’avenir de la Nation en dépend. Et, pour éviter le chaos, le désordre et l’anarchie, ils en appellent à la conscience nationale.
Lors d’un point de presse tenu, le vendredi 4 décembre dernier, dans la grande salle de l’Hôtel Royal, ce groupe composé de grandes figures emblématiques de l’opposition politique congolaise, avance ses raisons, pour justifier sa participation, dans les tout prochains jours, au dialogue. Azarias Ruberwa, Z’Ahidi Arthur Ngoma, Steve Mbikayi, Justin Bitakwira et Mushi Bonane pensent que le dialogue est la vertu démocratique dont le pays a besoin pour le moment en vue d’éviter une crise politique majeure. Patron des Partis et Plate-forme politiques de l’opposition, ils ont, tour à tour, expliqué à la presse tant nationale qu’internationale, le bien-fondé du dialogue. Premier à prendre la parole, Me Azarias Ruberwa, Vice-président Honoraire et Président National du RCD estime que le moment est critique, et il faut sauver la nation, l’éclatement d’une crise majeure risque d’avoir lieu si des précautions ne sont pas prises.
« Avec des amis de l’opposition qui acceptons l’idée du dialogue national et politique, nous pouvons nous imaginer d’autres solutions, y compris des solutions radicales. Mais, rien comme les armes ne peuvent valoir le dialogue. Rien ne devrait être contre le dialogue, ni contre la paix. Le Rassemblement Congolais pour la Démocratie, notre parti, ainsi que les autres partis et plates-formes, avons tenu à cette solennité, pour exprimer donc, notre conviction selon laquelle le dialogue, voulu par l’Opposition, va résoudre le problème du pays », a-t-il expliqué.
Devant le besoin persistant de communiquer entre classe politique, pourquoi pas les forces vives, en particulier, la société civile organisée, le Président de la République a mené des consultations au mois de juin qui ont débouché sur la convocation du dialogue, il y a quelques jours que nous saluons et dont nous prenons actes. Nous attendons la formalisation de la désignation du Facilitateur qui est au plus niveau de la communauté internationale que Ban Ki-Moon, le Secrétaire Général des Nations Unies, va devoir désigner, très prochainement.
Dans ses propos, Azarias Ruberwa dit qu’il ne serait pas cohérent que les Nations Unies au sommet, comprennent les besoins du dialogue alors qu’ils ont des troupes pouvant assurer la sécurité en RDC, mais que des leaders politiques, en particulier, de l’opposition, mais aussi de la société civile n’en comprennent pas la portée. « C’est un appel solennel pour que ceux qui hésitent encore, puissent rejoindre le train du dialogue. Il faudra produire des résolutions qui vont dans le sens du respect de notre Constitution ; cette Constitution élaborée à partir du référendum en 2005 et qui a des exigences qui constituent le fondement de notre démocratie mais, en même temps, sortir un calendrier qui puisse permettre la tenue des élections dans un climat apaisé. Il ne faudrait pas attendre le moment de crise pour se poser des questions », a-t-il insisté.
Arthur Z’Ahidi Ngoma reste, pour sa part, convaincu qu’il est «important que nous puissions d’abord dialoguer, parler, voir le contenu de nos divergences et voir si nous ne pourrons pas les conjurer au travers d’un dialogue. C’est la voix de la sagesse que nous voulons emprunter, connaissant en cela, l’histoire de notre pays. Nous venons d’une crise très grave.
Il a fait savoir que face à la crise, ce sont des politiques congolais qui sont mutilés, et non la République Démocratique du Congo. Les politiques font face à un problème qu’il faudra résoudre. Z’Ahidi Ngoma en est conscient. Voilà pourquoi, il souligne que les raisonnements restent les mêmes, il faudra se battre pour organiser un processus électoral apaisé qui est une étape importante de la gestion de la démocratie en RDC. Mais, a-t-il poursuivi, « il risque d’y avoir un hiatus où nous pouvons passer d’une légitimité démocratique à une légitimité consensuelle, ça transite par le dialogue. Mais quand nous parlons de dialogue dans le monde contemporain, nous ne parlons pas d’une valeur d’emprunt, le dialogue n’est pas en Afrique une valeur d’emprunt. Nous parlons de la palabre africaine ».
« Nous voulons être dans un cadre dans lequel nous allons réfléchir sans être isolé, un cadre où les acteurs vont se parler, se dire la vérité et trouver des nouvelles voies pour croire en l’action de la communauté et entreprendre. Ce n’est pas un jugement, non plus un cadre d’élaboration des réquisitoires, c’est le cadre d’échange pour trouver de nouvelles raisons de vivre ensemble et des raisons continuer notre aventure collective qui est le sens même de notre vie. Voilà pourquoi, contre vents et marrées, nous nous battons pour le dialogue », a soutenu, sans ambages, Z’Ahidi Arhur Ngoma, ex-Vice Président de la République et Leader du Cartel des partis de l’Opposition signataires de l’Accord Global et Inclusif de Sun City.
Par ailleurs, Bonane Mushi, Président et Porte-Parole de l’Opposition Patriotique et Républicaine, s’est exprimé en ces termes : « . Nous devons mettre au centre de tout, l’intérêt du Congo et du congolais. Un politique responsable ne prête pas les intentions aux autres. Nous devons nous parler de manière citoyenne et que nous puissions lever l’option d’établir un calendrier électoral dans le délai constitutionnel».
« Ma réaction conséquente à une prestation hautement politique, hautement juridique, c’est-à-dire, analyse contextuelle de la loi qui gouverne la République, telle que rendue par le vice-président et honoré confrère Ruberwa et martelé au-delà la politique scientifiquement par le professeur Arthur Z’Ahidi Ngoma, ancien vice-président de la République. J’aurais dû avoir, moi jeune professeur, l’humilité de décliner l’offre de prester ensuite parce que la compréhension devait être complète. Mais parce que politiquement, je ne suis pas devant vous par un fait du hasard, parce que politiquement la situation est grave, elle appelle la sagesse et les intelligences de la République.
Pour les avertis politiques, voyant venir les choses que nous avons tenté de prévenir mais que nous n’avons pas régler en totalité. Hier nous avons réglé vraisemblablement une question d’ordre politique, mais nous avions oublié la question de sécurité (militaire/armée) que Sun City n’avait pas pu résoudre. La souveraineté est très chère et que le Congo doit demeurer dans ses frontières de 1885, dictées, consolidées et écrites par la Conférence de Berlin, que les rares citoyens de la république qui ont marqué leur différence, devraient également être gratifiés par rapport aux résultats qui prônent leurs actions.
Etant professeur d’Université, un étudiant qui a bien suivi mon cours dès l’introduction -d’ailleurs tous mes cours que j’enseigne, le premier chapitre c’est toujours la généralité. L’étudiant qui a compris, on vérifié cela par un Travail pratique (TP), pas par l’examen ou au hasard. On vous laisse la possibilité de consulter le syllabus à libre choix, même avec l’assistance des voisins, des prédécesseurs et convaincre le professeur qu’on a bien compris la leçon, la science transmise.
Pourquoi l’opposition patriotique et républicaine (OPR) dont je suis le président national et porte-parole, composée de 31 partis politiques de l’opposition et 25 autres associations qui nous ont rejointes est pour le dialogue ?
Nous sommes pour le dialogue parce que nous avons analysé la situation sociopolitique et économique du pays, nous avons remarqué qu’il y a des pôles qui ont favorisé l’impasse. Les pôles caractérisés par deux forces. La première force c’est les veillant de l’impérium, le pouvoir, le gouvernement. Premier ministre et Président de la République parce que vous savez le système dans lequel nous sommes. Le Président interfère dans la chose du gouvernement. Le Premier ministre est responsable devant le Parlement, régime semi-parlementaire.
L’autre pôle est constitué des députés nationaux et de sénateurs. Le but visé aura été la sauvegarde, la consolidation du processus démocratique chèrement acquise par les partis au dialogue entre congolais à Sun City. On ne voit plus voir qui était belligérant, qui était pour le Congo et qui ne l’était pas. On dit ces Congolais-là, se sont souvenus de ce qu’ils devaient mettre au centre de tout, pour l’intérêt du Congo et du Congolais et nous en sommes sortis avec un gouvernement. Ceux qui devaient poursuivre pour aller au but c’étaient les parlementaires qui représentaient le peuple parce qu’ils sont issus des élections mais ils ne l’ont pas fait. Il n’y a pas un seul parlementaire, soit-il de l’opposition que de la majorité présidentielle qui ne va pas au parlement et qui a refusé même ses émoluments parce qu’il ne voit pas claire, à part M. Mutanda de l’Udps.
« Somme toute, nous devons mettre au centre de tout, l’intérêt du Congo et du congolais. Un politique responsable ne prête pas les intentions aux autres. Nous devons nous parler de manière citoyenne et que nous puissions lever l’option d’établir un calendrier électoral dans le délai constitutionnel».
A suivre…
Très sûr de lui, Steve Mbikayi, Député National, Porte-parole et Coordonnateur de la Nouvelle Classe Politique Sociale, explique la raison de cette unité des forces. Pour lui, en effet, il s’agit de la recherche de la cohésion de l’opposition. Il est nécessaire et même important, aux yeux du Président National du Parti Travailliste, d’aller plus loin, pour chercher à faire l’unité de toute l’opposition congolaise. ‘’Parce que le dialogue ne peut pas être un moment pour déchirer davantage l’opposition comme c’est le cas aujourd’hui. Il fallait d’abord faire l’unité des forces pro-dialogue et après, entamer une démarche vers d’autres frères de l’opposition qu’on ne peut pas vilipender, qu’on ne peut pas, non plus, condamner parce qu’on ne sait pas les raisons qui les ont poussés à dire non. Mais, nous pensons que le dialogue devrait, en principe, commencer en notre sein en tant qu’Opposition et j’espère que nous allons tendre la main aux autres, pour discuter afin qu’on tombe d’accord et qu’on parle de la même voix.
Si vous voyez très bien, dans le camp des anti-dialogue, il n’y a pas beaucoup de gens qui ont souffert par rapport à la guerre. Or, quand vous regardez notre configuration sur la table, vous allez vous rendre compte que je suis le seul qui n’a pas fait la guerre. Donc, les 4 autres savent au moins ce que c’est la guerre.
Voilà pourquoi, ils soutiennent le dialogue. Aujourd’hui, il y a des craintes de ceux qui pensent que le discours du Président Kabila décèle les germes de vouloir s’éterniser au pouvoir’’, a-t-il souligné. Aussi, l’élu de la Tshangu a appelé ses pairs de l’opposition à ne pas avoir peur des propos tenus dans le camp d’en face surtout que l’opposition a, en son sein, des intelligences et des cerveaux pour affronter ce combat d’idées. Le Président National du PT pense qu’il faut dialoguer pour avoir des élections bien organisées en 2016, des élections qui soient différentes de celles de 2006 et 2011.
Très court dans son mot, le Patron de l’opposition Nationaliste, Justin Bitakwira a ébloui l’assistance avec ses proverbes dont il détient, désormais, un cliché de sagesse. En introduction, il dit que ce qui frappe l’œil, frappe aussi le nez. Et, il ajoute qu’il n’y a que des leçons apprises dans la douleur qu’on oublie jamais. ‘’ Certains opérateurs sont allés plus loin, ils se sont même autoproclamés Christ pour dire qu’ils vont verser de leur sang. Mais, moi je pense qu’il n’y a que le Christ qui a versé le sang pour nos péchés’’, a-t-il dit, avant d’affirmer qu’il faut éviter des conséquences résultant des querelles politiques qui partent de Kinshasa depuis 1960 dont lui-même en a, d’ailleurs, été une victime.
« C’est la raison pour laquelle, que nous disons qu’il y a deux choix à opérer, soit nous sommes pour l’avenir de ce pays, soit nous roulons pour la disparition de ce pays. Nous remarquons qu’il n’y a que ceux qui n’ont jamais vécu la guerre, qui prônent le chaos, mais la leçon de l’histoire nous apprend, même après 6 millions des morts, nous sommes arrivés à Sun City autour d’une table. Pourquoi vouloir que les autres meurent pour que l’on dialogue après ? Nous devons dialoguer avant le chaos. Etre grand, n’est pas une affaire de taille. Dans la nature, le plus petit insecte s’appelle termite, et il n’y a que ses matériels qui font tomber le baobab. La leçon est la suivante, vous avez suivi beaucoup de discours, beaucoup de conférences où il y a à peu près cent leaders, même trois cents, mais nous ne sommes qu’à cinq, c’est nous la termite et nous gagneront », a prophétisé Bitakwira.
Déclaration des leaders, plate-forme, partis politiques de l’opposition soutenant la tenue du dialogue
Nous,
Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD) ;
Nouvelle Classe Politique et Social NCPS/Opposition nationaliste ;
Opposition Citoyenne ;
Opposition Patriotique et Républicaine (OPR) ;
Forces du futur ;
Cartel de l’opposition politique signataire de l’accord de Sun-City,
Vu le caractère non réaliste du calendrier électoral publié par la CENI ;
Vu le climat politique tendu qui se vit au pays en rapport avec le processus électoral ;
Considérant l’extrême gravité de la crise qui peut en découler ;
Considérant la nécessité d’avoir un processus électoral transparent et crédible dans le strict respect de la Constitution ;
Déclarons devant l’opinion publique nationale et internationale ce qui suit :
Le Dialogue est la vertu démocratique dont le pays a besoin pour le moment en vue d’éviter une crise majeure ;
L’Histoire politique de notre pays renseigne que toutes les crises majeures qui l’ont secoué ont été résolues par voie de Dialogue ;
Le Dialogue ne consiste pas à avaliser à l’avance les points de vue des autres parties, mais constitue une opportunité d’échange entre partenaires politiques dans le respect de la Constitution ;
L’opposition dans sa diversité est une force à capitaliser pour sauver le processus électoral en établissant un calendrier électoral réaliste ;
L’engagement du Secrétaire Général des Nations Unies dans la facilitation du dialogue politique au Congo est un encouragement au peuple congolais sur la voie de la démocratie ;
La convocation du dialogue politique par le Président de la République est un pas décisif vers la tenue du dialogue inclusif consacré par l’accord d’Addis-Abeba et réclame au départ par les membres de l’opposition ;
Le dialogue devrait essentiellement avoir pour but de fixer les échéances électorales en vue de la tenue des élections dans le délai constitutionnel et de garantir un processus électoral sécurisé, transparent, crédible dans un climat apaisé ;
Les Membres de l’opposition qui expriment encore des doutes sont invités à rejoindre la Dynamique du dialogue ;
La participation de la Majorité, de l’Opposition dans son ensemble ainsi que de la société civile va contribuer à garantir davantage la réussite du dialogue, prévenir des crises politiques et assurer l’avenir meilleur au peuple congolais ;
Puisse Dieu bénir notre Nation
Fait à Kinshasa, le 04 décembre 2015
La Prospérité
(CL/TH/GW/Yes)
Last edited: 07/12/2015 14:03:01