Alors que les uns et les autres, convaincus des ratés enregistrés en 2006 et en 2011, lors des élections, conviennent bien que la Rd Congo ne fera pas bonne affaire en allant aux urnes en 2016 sans préalablement dialoguer, le G7 lui, après avoir quitté le camp Kabila où coulaient le lait et le miel à sa portée, vient de commettre un autre péché : il ne prendra pas part au Dialogue national qui profile déjà à l’horizon. A qui profite alors cette décision visiblement impopulaire et de loin salvatrice pour la République, prise par ces leaders douteux et jugés à faible poids politique, mal acceptés à l’Opposition de surcroit ? En tout cas les Congolais n’y trouvent pas visiblement leur compte.
Le Président de la République a annoncé son intention de lancer prochainement un dialogue national. Ce que toute la classe politique, la vraie, a accepté, hochant la tête. Devant cette affaire noble, les partenaires bi et multilatéraux soutiennent et encouragent la recherche d’un consensus politique à travers un processus inclusif, limité dans le temps et sur base d’un agenda précis en vue d’organiser des élections présidentielle et législatives en novembre 2016. Ce qui sera sans nul doute sur la table des Congolais invités au dialogue. S’ils n’ont pas creusé leur propre tombe, lesdits leaders auraient mieux fait de revenir sur terre.
Une fuite en avant
Toutefois, alors que pour créer les conditions d’élections libres et transparentes, une participation dans un esprit constructif de toutes les forces politiques et sociales est nécessaire, certains se fourvoient. D’aucuns pensent qu’en termes de quotas Majorité-Opposition-Société civile, le G7 se sait non invité. D’où sa fuite en avant.
Mais l’on se souviendra que dans son mémorandum, ce groupe aux allures de la statue de Daniel avait soulevé des questions qui certainement devraient trouver solution au dialogue. Selon l’Union européenne, les débats à cette grand’messe devraient être précisément centrés sur les questions de calendrier, de financement, d’actualisation du fichier électoral et de sécurisation du scrutin dans le respect des échéances constitutionnelles que le peuple congolais s’est données lui-même dans l’esprit et la lettre de la constitution.
Les leaders du G7, ces partis mi-figue mi-raisin ont basculé dans l’opposition sans y être bien reçus. Qui pis est, alors que l’heure est au dernier virage, à la convocation et à la mise en œuvre du dialogue national sur les questions électorales, le G7, groupe des sept partis exclus de la Majorité Présidentielle en septembre dernier, a rappelé mardi à Kinshasa qu’il ne prendrait pas part à ce forum.
« En ce qui nous concerne, nous avons du respect pour cette démarche-là. Mais le G7, jusqu’à nouvel ordre, n’est pas partant au dialogue », a affirmé le président de l’Union nationale des démocrates fédéralistes (Unadef), Charles Mwando Nsimba, sur la radio onusienne, accusant à tort ou à raison ce forum de favoriser le glissement du mandat présidentiel qui devra prendre fin en novembre 2016. Une réaction qui va visiblement dans le sens de la main hésitante mais tendue du G7, en passe d’être jeté dans les oubliettes ; se battant griffes et dents pour élargir ses alliances.
Prenant pour leitmotiv le respect absolu de la constitution de la RDC, qui prévoit jusqu’à preuve du contraire que le président de la République est élu pour un mandat de 5 ans, une fois renouvelable, nul n’est besoin de rappeler que la constitution actuelle est entachée de tant d’irrégularité, violée dans bien de ses articles, tout simplement parce qu’elle a été rédigée à la va vite par des mains belges assistées des congolaises, mais dans un contexte dont Sun City seul garde encore jalousement d’éventuels soubresauts .
La Monusco pour le dialogue
Le nouveau patron de la Monusco, Maman Sidikou, a de son côté, encouragé les Congolais à un dialogue inclusif « parce que la solution des problèmes du Congo ne viendra pas des Nations Unies, mais des Congolais».Réponse du berger à la bergère du successeur de Martin Kobler.
Pour appuyer cette position, Maman Sidikou a affirmé, au sortir d’un entretien avec le Président Joseph Kabila, que la Monusco a notamment pour mission d’accompagner la RDC « vers plus de stabilité ». Et le dialogue en est certes une voie obligée.
Le chef de l’Etat congolais a pour sa part consulté mardi 24 novembre les ministres réunis en Conseil extraordinaire sur la question du dialogue politique. Au cours de cette réunion, il a redit son intention de convoquer bientôt le dialogue. Ce n’est donc qu’une affaire de jours, le G7 mordant la poussière de sa turpitude.
(MB)