« Je demande au Gouvernement de faire en sorte que le dialogue soit ouvert à tous et que les parties prenantes ayant des positions divergentes puissent débattre des thèmes qui divisent dans un climat d’ouverture et de respect mutuel », a indiqué Ban Ki-moon, Secrétaire général de l’ONU lors de son rapport au Conseil de sécurité sur la situation en République démocratique du Congo.
Un rapport du Secrétaire général sur la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo, présenté le 24 décembre 2015 au Conseil de sécurité traite des principaux faits survenus en République démocratique du Congo depuis la publication le 28 septembre 2015, notamment en ce qui concerne la situation sur le terrain, les progrès accomplis par le Gouvernement congolais dans la tenue des engagements pris au titre de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région, le processus électoral et les progrès accomplis par la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) dans la mise en œuvre de son mandat. Il fait également le point de l’état d’avancement du dialogue stratégique engagé avec le Gouvernement au sujet de la stratégie de retrait de la Mission, ainsi que des recommandations s’y rapportant.
Au sujet du dialogue annoncé en Rd Congo, Ban Ki-moon encourage le Président Joseph Kabila et son gouvernement à multiplier les contacts avec les parties prenantes, toutes formations politiques confondues, et à engager un dialogue national visant à instaurer un consensus sur le processus électoral en cours. « Je demande au Gouvernement de faire en sorte que le dialogue soit ouvert à tous et que les parties prenantes ayant des positions divergentes puissent débattre des thèmes qui divisent dans un climat d’ouverture et de respect mutuel », dit-il, avant d’encourage également le Gouvernement à faire tout ce qui est en son pouvoir pour garantir la protection des droits de l’homme, y compris le droit fondamental à la liberté d’opinion, d’expression et de réunion pacifique. Par ailleurs, il exhorte toutes les parties congolaises à choisir la voie du dialogue et de la concertation pour régler leurs différends et à renoncer à recourir à la violence à des fins politiques. Et ce, parce que l’ONU est prête à favoriser un dialogue national ouvert à tous et respectueux de la Constitution, des libertés et des droits politiques fondamentaux. Un consensus sur un calendrier électoral réaliste, assorti de délais pour la mise à jour de listes électorales considérées comme crédibles par toutes les parties prenantes, permettrait de renforcer la confiance envers le processus électoral dans son ensemble.
Dans un autre chapitre, Ban Ki-moon note qu’en dépit des efforts considérables déployés par les forces de sécurité nationales pour faire face à la menace que constituent les groupes armés, il est préoccupé par le fait que des civils sans défense dans l’Est de la République démocratique du Congo soient toujours exposés à la violence et aux mauvais traitements. Il condamne énergiquement les attaques brutales perpétrées par les Forces démocratiques alliées (ADF) et les éléments qui les soutiennent dans le Nord-Kivu, lesquelles ont déjà causé plus de 500 décès connus de civils depuis le mois d’octobre 2014. De telles attaques contre des civils constituent une violation flagrante du droit humanitaire international et du droit des droits de l’homme. Ces attaques ont également coûté la vie à des soldats des FARDC et de la MONUSCO.
Voilà pourquoi il engage le Gouvernement à traduire en justice au plus vite les auteurs de ces actes odieux. Et l’ONU continuera d’appuyer les autorités de la République démocratique du Congo dans leurs efforts en vue de neutraliser les groupes armés et de mettre fin à l’impunité, conformément au mandat de la MONUSCO.
Vers une nouvelle réduction de 1 700 membres de la MONUSCO
Compte tenu des moyens prévus et des gains d’efficacité que devrait apporter la transformation de la Force, notamment par la mise en place de bataillons à déploiement rapide, l’amélioration de la mobilité et le renforcement de la capacité de collecte d’informations, une nouvelle réduction du personnel militaire de la MONUSCO pourrait être envisagée sans compromettre la capacité de la Mission de s’acquitter de son mandat de protection des civils, notamment par la neutralisation des groupes armés. C’est pourquoi Ban Ki-moon recommande une nouvelle réduction de 1 700 membres du personnel militaire de la MONUSCO, outre la réduction de 2 000 soldats approuvée par la résolution 2211 (2015), pour examen par le Conseil de sécurité lorsqu’il se penchera sur le mandat de la MONUSCO, compte tenu des progrès accomplis dans l’élaboration d’une stratégie conjointe de sortie et en réduisant la menace que constituent les groupes armés. Dans le même temps, étant donné qu’il est de plus en plus difficile d’assurer le maintien de l’ordre dans le contexte du processus électoral, la MONUSCO va également revoir sa structure, en particulier pour ce qui est de la composante de police, afin de disposer des capacités nécessaires pour s’acquitter de son mandat de protection des civils.
(Jean-Marie Nkambua)