Chacun des membres du G7 a perdu le contrôle de son parti politique ce week-end. Tous ont, soit, subi de lourdes pertes dans leur rang, qui seraient difficiles à combler, soit, en ont été éjectés: C’est le cas de Kyungu wa Kumwanza. Pour survivre, ils mettent sur pied une stratégie, vieille comme le monde, la victimisation. Va-t-elle aboutir ? Voici notre analyse.
On s’ennuyait un peu de la politique en République Démocratique du Congo. La vie de cité devenait progressivement monotone. La majorité gouvernait paisiblement, comme un long fleuve tranquille. En face, une opposition désabusée, divisée et dépourvue de projet de société, susceptible d’améliorer le quotidien des Congolais. Contre « la révolution de la modernité », on entendait « le tout sauf Kabila ». Ça devenait lassant. Le débat politique se nourrissait des procès d’intention sur le troisième mandat de Kabila et ce alors que la constitution n’a jamais souffert d’une intention, encore moins d’un projet de révision de la limite du nombre de mandats à ce poste. Pour casser l’ennui, on se disait que c’était de bonne guerre. Sauf que cela éloignait de plus en plus les Congolais de la politique. Mais tout à coup, surgit le G7. Et la politique s’emballa: En une semaine, le bureau politique de la Majorité Présidentielle se réunit trois fois, sonda le moral de ses troupes et revérifia, tous azimuts, l’engagement et la loyauté de chacune de ses composantes à l’action politique de Joseph Kabila. La lettre ouverte du G7 au président Kabila a changé le décor et déplacé le curseur de la culture politique dans notre pays. Si le comportement du G7 confirme, ce que l’on savait déjà, que beaucoup d’acteurs, en RDC, font de la politique par opportunisme et non par conviction, l’on a surtout vu resurgir à l’horizon la nouvelle menace, orchestrée par la communauté internationale, de faire main basse sur les richesses du Congo, en le déstabilisant politiquement.
Pourquoi le G7 a-t-il tenté le coup de poker ?
Les sept membres de la Majorité Présidentielle pensaient dès le départ, et c’est le sens à donner à leurs deux premières lettres, adressées à la même autorité, que le navire MP allait couler en 2016. Il fallait quitter le navire au plus vite et attendre le chalutier qui était annoncé par les radars, comme l’a si bien décrit l’Honor able Pius Muabilu lors du point de presse que la MP a tenu le vendredi dernier dans la capitale. Les radars, c’est la communauté internationale. Celle-ci fabrique dans leurs bureaux les aspirations du peuple congolais. Personne ne les a jamais vus à Kinshasa ou ailleurs dans le pays faire un sondage pour dégager les intentions de vote ou les aspirations du peuple, comme ils le font, du reste, dans leur pays. Le peuple congolais, selon cette même communauté internationale, serait naïf ; On peut lui faire avaler n’importe quoi et parler indument en son nom. C’est ainsi que certains experts internationaux se réunissent, depuis quelques mois, a Genève ou ailleurs, pour diviser et déstabiliser la RDC autour des préoccupations infondées et imaginaires de 2016. Le G7 fut utilisé à cette fin. Il est curieux de relever que toutes les recommandations, formulées par les experts précités, lors de leur dernière réunion a Genève, ainsi que l’argumentation, faussement tirée des aspirations et intentions qu’ils ont délibérément prêtées au peuple congolais, ont été, à la lettre, reprises dans la lettre du G7. L’intérêt du peuple, c’est-à-dire, la paix qui lui permettrait d’aborder les prochaines échéances électorales sereinement, fut-il après un dialogue entre congolais, en application du calendrier que la Ceni fixerait, n’est pas dans l’intérêt de ces prédateurs des richesses du Congo. C’est dans la division, la confusion et la guerre qu’on a toujours pillé nos richesses. Dès lors, ces experts internationaux, ainsi que leurs disciples, dissimulés dans le G7 et dans certains partis de l’opposition, dont les leaders affichent un train de vie suspicieux, usent constamment du mensonge.
La victimisation suspecte du G7.
Les aspirations légitimes du peuple congolais sur le processus électoral ont été profanées par le G7. Il résulte de sa volonté, exprimée dans la Constitution de 2006, que le droit de voter son bourgmestre est autant important que celui d’élire un député national ou un président. L’initiative de G7 tendait à montrer à l’opinion que la famille du Chef de l’Etat était divisée. Les faits ont démontré le contraire : La MP paraît comme un groupe compact, rangé derrière son chef. Se trouvant isolé, les 7 voient désormais le diable partout. C’est le cas de l’Honorable Lutundula qui a réuni la presse pour prétendre que les équipements de sa radio communautaire auraient été confisqués. Alors que ni la radio, ni les équipements ne lui appartiennent. Ce sont les moyens que l’Etat avait mis à la disposition de la population dont il est l’un des représentants à l’Assemblée nationale. En définitive, le G7 a péché par opportunisme, comme à son accoutumée, puisqu’il a tout gagné, le pouvoir, l’argent, l’honneur et la gloire, sous Joseph Kabila, par opportunisme.
L’Avenir