Le Premier Ministre, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, à la tete d’une forte délégation gouvernementale, est arrivé dans la soirée vendredi 23 septembre 2022, par l’étape de Goma, au terme de la mission d’évaluation de l’état de siège dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu dont il a dit réserver la primeur du rapport au Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Avant de quitter Goma, le Chef du Gouvernement central a dressé le bilan des activités déployées dans cette partie du territoire national, où en plus de l’évaluation de la mise en œuvre de l’état de siège, il est venu compatir avec les familles endeuillées et celles déplacées à la suite des atrocités commises par les forces négatives, dont les ADF et les terroristes du M23 soutenus par le Rwanda.
Faisant la récapitulation devant la presse de cette mission officielle effectuée dans les deux provinces le Premier Ministre a promis soumettre en toute primeur, le rapport à l’Autorité Suprême du pays qui tient à ce que la paix et la sécurité soient rétablies sur l’ensemble des provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu pour y amorcer effectivement les actions de la reconstruction et le rétablissement de l’autorité de l’Etat.
« Comme vous savez, la paix et la sécurité dans cette partie du pays, sont très chères à Son Excellence, Monsieur le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo », a signifié le Premier Ministre qui, au terme des échanges avec les membres des Conseils provinciaux de sécurité et des échanges avec toutes les forces vives dans les deux provinces, a dit avoir eu un aperçu clair des taches entendues par les uns et les autres citant la sensibilisation, les discussions intracommunautaires censées déboucher finalement sur des discussions intercommunautaires.
Il a néanmoins promit que pendant ce temps « le combat qui doit continuer à se faire en ce qui concerne les ADF, qui continuent à endeuiller nos populations ».
Le ressenti des forces vives à Goma comme à Bunia
A Goma, tout comme à Bunia, cette tournée était l’occasion, pour le chef du gouvernement, de discuter aussi avec toutes les forces vives en vue d’avoir leur ressenti et mieux orienter l’action Gouvernementale pour le mieux-être de la population de ces terroirs.
« Ici, dans la province du Nord-Kivu, comme nous l’avions fait aussi d’ailleurs dans l’Ituri, nous avons annoncé que nous venions pour d’abord, être aux côtés de ces familles qui sont endeuillées, être aux côtés de ces familles qui sont déplacées », a encore indiqué le Premier Ministre Sama Lukonde qui s’est dit conscient de la situation que traversent actuellement les compatriotes ayant été contraints à l’errance dans la région de Bunagana où des familles des déplacés sont d’ailleurs rentrées sur le sol de leurs ancêtres par patriotisme et qui ont besoin d’une assistance humanitaire conséquente.
S’agissant des échanges avec les mouvements citoyens et la société civile, Jean-Michel Sama Lukonde, a fait appel à leur sens de responsabilité, en disant que la constitution garantit toute forme de revendication, sous réserve de la garantie au droit à la vie par la même Loi Fondamentale de la RDC.
Parlant des marches et autres revendications exigeant le départ de la Monusco sur demande des organisations citoyennes et des mouvements pro démocratie, le Premier Ministre a déploré les pertes en vies en vies humaines enregistrées tout en conseillant qu’au vu de la situation sécuritaire difficile, il faut plutôt concentrer les efforts « là où nous avons véritablement ces forces négatives, cette agression que nous avons, qui est activée par le Rwanda ».
Le Chef du Gouvernement sensible aux préoccupations de ses administrés du Nord-Kivu.
À propos des questions et autres préoccupation la population, notamment la sécurité, le banditisme, le Premier Ministre a assuré qu’avec les autorités militaires, des dispositions ont été prises pour que cessent les tracasseries déplorées car, a-t-il dit « nous estimons que nous, en tant qu’autorités, nous devons suivre ce que la population nous dit et travailler dans le sens de lui garantir son bien-être. C’est une population, qui n’a que trop souffert. Et donc, nous sommes très sensibles aux messages qui nous sont donnés ».
Sensible aux demandes de la population, le Chef du Gouvernement a, à cette occasion, instruit le gouverneur militaire du Nord-Kivu à trouver, de commun accord avec le Conseil provincial de sécurité, le moyen de lever le couvre-feu dans la ville de Goma.
« Nous avons eu aussi cette demande qui a été faite particulièrement pour la ville de Goma, en ce qui concerne les restrictions en termes de déplacements. Et nous avons discuté avec le gouverneur militaire et donner une indication pour qu’il puisse très vite réunir le Conseil de sécurité et voir les modalités de lever le couvre-feu, tel que c’est vécu actuellement dans la ville de Bunia, tout en garantissant la sécurité des personnes ».
Les préoccupations des Forces vives du Nord-Kivu soumises au Premier Ministre Jean-Michel Sama Lukonde
Le Premier Ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, avant de reprendre son avion dans la soirée, a reçu tour à tour la délégation des forces vives ainsi que les animateurs des Institutions politiques, en congé de la province du Nord-Kivu pour raison de l’état de siège.
Il s’agit notamment des délégués de la société civile, des confessions religieuses, des mouvements citoyens pro démocratie et ceux du conseil provincial de la jeunesse. C’était en presence des députés nationaux membres de la Commission défense et sécurité de la Chambre basse ainsi que les membres du Gouvernement dans sa suite.
Plusieurs préoccupations liées principalement à la sécurité surtout à l’état de siège ont été abordées au cours de ces échanges. Selon le porte-parole de la délégation qui s’est confié à la presse à l’issue de cette rencontre, la population du Nord-Kivu ne jure que sur la paix et la sécurité dans leur province.
« Nous venons d’être reçus par le Premier Ministre. Le message phare que nous avions est relatif à évaluation de l’État de siège. Vous savez que nous ici, au Nord-Kivu, nous sommes toujours dans l’insécurité récurrente. Nous avons demandé au Premier Ministre de pouvoir chercher un autre moyen pour nous faire sortir de cette insécurité. Parce que nous, en tant que Congolais, nous avons aussi droit à la paix et à la sécurité », a déclaré d’entrée de jeu au sortir le Président provincial de la société civile John Banyene Balingene.
Les forces vives ont aussi fustigé l’incapacité de la Monusco à rétablir et maintenir la paix dans cette province et la conséquence qu’il faille en tirer.
« Autre chose, c’est par rapport à la Monusco. Les propos même du secrétaire général de l’ONU ont montré que la Monusco ne nous aidera en rien même s’ils peuvent faire un siècle ici chez nous. Elle doit aussi plier bagages », a souligné.
Elles ont enfin souhaité la libération rapide de la cité de Bunagana et ses environs.
« A part cela, nous avons fait une demande légitime de dire qu’on doit libérer la cité de Bunagana et toutes les entités qui sont là sous l’emprise du M23, le plus urgemment possible », a-t-il poursuivi.
Ce, avant de déclarer la disponibilité du Premier Ministre et son gouvernement à apporter des solutions à toutes ces questions.
« Le Premier Ministre nous a dit que toutes ces revendications sont légitimes et qu’ils vont s’y mettre pour voir comment répondre favorablement aux désidératas de la population », a conclu le Président de la coordination provinciale des forces vives et organisations membres de la société civile au Nord-Kivu. ACP/Kambale/kms