Le verdict sur la prolongation du mandat de la Monusco tombe ce jeudi au Conseil de sécurité

La Monusco va-t-elle faire ses valises en RDC ? Le débat est à l’ordre du jour au Conseil de sécurité, les avis sont partagées entre les puissances qui se prononcent pour qui assurer la protection civile des populations congolaises et ceux qui rejoignent l’avis des autorités congolaises elles-mêmes qui s’opposent à cette protections, opinion défendue bec et ongles par le chef de la diplomatie de la RDC en personne, le ministre Raymond Tshibanda

 

Quel avenir pour la Monusco ? La réponse à cette question sera connue demain jeudi 26 mars. Les discutions sur cette interrogation ont débuté jeudi dernier à New York et se poursuivent à Kinshasa depuis lundi 23 mars dernier, entre le Gouvernement congolais et la Monusco. Une question âprement débattue car, les deux parties avancent des points de vue diamétralement opposés. Kinshasa plaide pour un retrait progressif de casques bleus tandis que les Nations unies estiment qu’il y a encore des efforts à faire pour ramener la menace des groupes armés à un niveau gérable. Peut être que les discussions de Kinshasa pourront amener les deux parties à aplanir leurs divergences de vue, avant qu’une résolution sur le renouvellement du mandat de la Mission sont soumise au vote du Conseil de sécurité, demain jeudi 26 mars.

Le mandat de la Monusco arrive à terme le 31 mars prochain, conformément à la Résolution 2147 du 28 mars 2014 et, par conséquent, il appartient à l’ONU de prendre une décision par rapport à la présence de ses casques bleus en RDC. Après avoir écouté les positions des deux parties concernées au plus haut chef dans cette affaire, en l’occurrence, le Gouvernement congolais et la Monusco, le Conseil de sécurité s’apprête à voter une nouvelle résolution demain jeudi qui va sceller le sort de la Monusco.

Selon certains observateurs, ce débat à lieu au moment où le partenariat entre les deux parties est marqué par une pensé grave de confiance due à la présence dans les Fardc de deux généraux promis dans le commandement de l’opération « Sukola » contre les FDLR. La Monusco a refusé d’avaliser leur promotion à cause des atteintes aux droits de l’Homme dont ils se seraient rendus coupables. Elle a décidé de suspendre sa participation à la campagne militaire contre les FDLR que les Fardc ont finalement décidé de mener seules. Avec la fin imminente du mandat de la Monusco, le Gouvernement croit que le moment est venu d’assumer pleinement ses responsabilités quant à sa sécurité et à celle de ses populations. Dernièrement à New-York où il est allé défendre la position gouvernementale devant le Conseil de sécurité, le ministre des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda, a plaidé pour que l’ONU fasse droit à cette aspiration légitime qui est consubstantielle de la notion même de souveraineté nationale.

Pour la Monusco qui a proposé une réduction d’effective pour 2015 avec le retrait de 2.000 hommes (soit environ 10% des troupes), il n’est pas question d’envisager un retrait total aussi longtemps qu’elle n’a pas encore des garanties que la situation sur le terrain s’est nettement améliorée. Surtout que l’Est de la RDC continue a demeuré le ventre mou de la République avec toutes ces forces négatives qui y fulminent sur fond d’insécurité. Une situation qui réconforte la Monusco dans sa position. Face à l’enjeu sécuritaire de l’Est, le représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en RDC, Martin Köhler, a émis des réserves quant à la capacité du Gouvernement à garantir seul la sécurité aux populations de l’Est.

« La Monusco ne va pas rester éternellement en République démocratique du Congo », a promis Martin Kobler. Avant de faire savoir la proposition de l’ONU visant à réduire l’effectif pour 2015, avec le retrait de 2.000 hommes, sont environ 10 % des troupes. Ce qui parait trois fois moins que ce que réclame Kinshasa. Car, pensent certains observateurs, entre le Gouvernement congolais et les Nations unies, la présence de la Monusco dans le pays est source de tensions.

Male Martin Köbler estime, lui, qui est impératif que la situation, notamment sécuritaire, s’améliore sur le terrain, en particulier à l’Est du pays.

Quels sont les critères? Ce sont les déplacés internes. C’est la restitution de l’autorité de l’Etat. C’est la performance de l’armée congolaise, la performance de la politique nationale congolaise. Est-ce qu’ils sont dans une position de garantir la sécurité du peuple à l’est du pays? Jusqu’à maintenant, ce n’est pas le cas dans tout le territoire et c’est ce qu’on doit discuter parce que c’est l’impédance ne pas laissé un pays fragile derrière nous ».

Malgré ces allégations formulées par le patron de la Monusco, le ministre congolais des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda Tunga Mulongo, s’est montré optimiste sur la situation sécuritaire. Il a reconnu « quelques poches d’insécurité » dans l’Est du pays, mais a estimé que partout ailleurs « la paix et la sécurité » régnaient désormais.

De ce qui précède, tout porte à croire que le Gouvernement congolais et la Monusco auront du mal à tomber d’accord sur le diagnostic. Seul le Conseil de sécurité dispose du dernier mot pour mettre fin à ce feuilleton. Mais cela, dans l’intérêt légitime des populations Rd-Congolaises.

 

Molina/Forum des As