Les jalons des élections sont maintenant posés avec la tenue imminente du dialogue politique

Il n’y a plus de doute cette fois dans les esprits sur l’imminente tenue du dialogue politique appelée à baliser des élections apaisées en RDC dans la mesure où la réunion des animateurs des institutions de la République autour du Chef de l’Etat vient de se prononcer clairement sur la situation cette semaine

Y aura-t-il dialogue oui ou non en République démocratique du Congo? Cette question revient sur toutes les lèvres, même si à en croire le communiqué  de la réunion institutionnelle présidée lundi dernier par le Chef de l’Etat, il se dégage une vision commune, sur l’impératif de rechercher un consensus autour des solutions à apporter à toutes les contraintes soulevées et ce, dans le cadre d’un dialogue politique qui pourrait être convoqué incessamment.

A cette question, seul le Chef de l’Etat peut répondre  en définissant le lieu, le moment et le format dudit dialogue. C’est à lui que revient toute la responsabilité, lui qui a écouté tout le monde, de l’annoncer à la population au moment de sa convenance. Cependant, s’il faut se fier aux dires de certaines consultées, cinq sujets  pourraient retenir l’attention des conférenciers. Il s’agirait de : Elections et son calendrier électoral, la sécurisation des élections, le financement des élections, l’enrôlement des nouveaux majeurs et la participation ou non de la communauté international

Cette semaine aura été celle où l’opinion tant nationale qu’internationale a été baignée par des informations faisant état de la convocation incessamment du dialogue national tant attendu par tout le monde. Et ce, en référence au communiqué de la réunion interinstitutionnelle, présidée par le Chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange le lundi dernier.

De ce communiqué, il ressort que le troisième point relatif au processus électoral, a fait l’objet d’un échange fructueux de la part de tous les participants. Il s’en est dégagé une vision commune, sur l’impératif de rechercher un consensus autour des solutions à apporter à toutes les contraintes soulevées et ce, dans le cadre d’un dialogue politique qui pourrait être convoqué incessamment à cet effet.

Concilier les différents points de vue

A ce niveau de débat, nombreux sont ceux-là qui affirment que le dialogue est incontournable pour répondre à certaines questions importantes de l’heure et permettre ainsi au pays d’avoir des élections apaisées et moins contestées. C’est dans cette logique que l’on peut ranger l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), dont certaines sources annoncent même que les délégués du lider maximo se trouveraient déjà à Kinshasa pour prendre part à ce grand rendez-vous national.

Disons que la majorité des Congolais est d’avis qu’on ne peut pas aller de l’avant, qu’on ne peut pas aller aux élections, sans que certaines questions essentielles ne puissent trouver des solutions à la congolaise. Et dans ce contexte, refuser le dialogue, c’est aller vers l’inconnu ; Refuser le dialogue, c’est donc consacrer ce glissement que tout le monde évite et décrie. Sinon, la tradition africaine veut que lorsqu’il y  a un problème, que les frères et sœurs se mettent ensemble afin d’y trouver solution. Et ce, parce qu’on ne peut pas concevoir une famille sans l’existence ou la présence des conflits.

Si une frange importante de la population est pro-dialogue, une autre s’y oppose catégoriquement, au motif qu’il est le prélude au glissement. Une position qui ne tient pas débout,  et qui ne se justifie pas au regard de la réalité et surtout lorsqu’on sait que dans le contexte actuel, rien n’indique que le pays a réuni à ce jour toutes les conditions, voire tous les préalables pour organiser des élections qui soient exemptes de toute critique. Car, ne dit-on pas qu’aucune  œuvre humaine n’est parfaite.  De ce point de vue, le dialogue devient donc un impératif non seulement pour l’avancement du pays, mais aussi un gage de la consolidation de la paix chèrement acquise et une piste sans doute d’ailleurs, pouvant permettre l’organisation des scrutins acceptables par tous.

En attendant que le chef de l’Etat annonce  le quand  de ce grand rendez-vous, on espère voir justement les réfracteurs  se ranger derrière cet intérêt général afin de permettre au pays de consolider les acquis. C’est ici le lieu de souligner toute l’importance de cette rencontre nationale, qui se présente comme une main tendue à l’opposition, qui s’est crue à un moment donné flouée, parce que le pouvoir en place n’ayant tendu la main officiellement qu’à l’UDPS.  Il n’ya rien de tel. Le rendez-vous est pour tous les Congolais.

La Rd Congo, cet héritage commun, exige de tous les Congolais des efforts et un sens du sacrifice pour la réalisation des objectifs communs. Entant que tel, tous les Congolais n’ont pas d’autres choix que d’apporter leurs contributions, d’accorder leurs violons, pour ne pas manquer à ce grand rendez-vous historique.

Des thématiques

Comme indiqué, seul le Président de la République est habileté à annoncer la date, le quorum ainsi que la ville qui abritera les travaux de ce dialogue. Et ce, parce qu’ayant écouté presque toutes les couches sociales de la population. Sinon, dans l’hypothèse où l’on doit aller au dialogue, et selon ce qui ressort des dires des personnalités qui ont été consultées, cinq sujets risquent d’être retenus à l’ordre du jour. Il s’agit par exemple des Elections et calendrier électoral. Le calendrier global étant contesté, faut-il aboutir à un calendrier consensuel ? Comment on y arrive ? Est-ce à l’initiative du Président qui saisirait la CENI ou plutôt à l’initiative de l’ensemble de la classe politique ?

Il n’est pas un secret de Polichinelle de constater que les délais tels que fixés par le calendrier électoral du 12 février 2015, sont largement dépassés. Par exemple, c’est le 25 octobre 2015 que devait se tenir le vote des députés provinciaux, des conseillers communaux et de secteur/chefferie. Et dans ce contexte, rien n’indique que ces élections se tiendront au courant de cette année.

De deux, c’est la sécurisation des élections. Ici, la préoccupation est celle de savoir, comment éviter le climat exécrable qui a perturbé les échéances électorales de 2006 et 2011 ? Les participants au dialogue auront tous les temps pour analyser froidement la question, avant de proposer des solutions qui s’imposent. Il n’est pas interdit que les participants reviennent à la situation d’insécurité dans la province du Nord-Kivu, où se multiplient attaques des ADF-NALU, kidnapping et assassinat de pauvres populations.

De trois, c’est la problématique du financement des élections. Les prochaines élections devraient coûter à la Nation 1 milliard 200 millions de dollars américains, même si ce chiffre a été un peu réduit. Est-on capable de les financer seuls, au nom de la souveraineté nationale? Doit-on compter sur la communauté internationale ? Avec quels risques ? C’est ici qu’il convient de dire que lors de la présentation du Projet de Loi de finances pour l’exercice 2016 devant l’Assemblée nationale, le Premier ministre a affirmé que s’agissant du financement des élections, il est prévu des ressources suffisantes dans le budget évaluées à 537,8 milliards de FC, soit 500 milliards sur ressources propres et 37,8 milliards sur ressources extérieures. Toutefois, des efforts devront être conjugués pour la maîtrise de coûts et le respect des procédures de passation de marchés.

Concernant l’enrôlement des nouveaux majeurs, la question est de savoir, à combien sont-ils ? Doit-on se contenter de la réponse technique de la CENI ou doit-on les faire participer à toutes les élections ? Et s’il faut réaliser cette opération, combien de temps cela prendra-t-il ?

Pas de médiateur international

Enfin, la question de la participation ou non de la communauté internationale continue à se poser. Plusieurs lèvres y reviennent. Pourtant, l’option pour le Gouvernement congolais a été déjà levée et il ne sert  à rien d’y revenir.  Le Porte-parole du Gouvernement  est revenu plusieurs fois sur ce sujet. Cependant, lui et toute la communauté congolaise se soumettent à la volonté du Chef de l’Etat, qui pourrait décider de l’intervention d’un médiateur  étranger ou national.

Mais déjà, en connaissance des causes, le décor est déjà planté. L’ombre d’un étranger n’est pas perceptible à ce rendez-vous. Ce qui serait  une insulte pour plusieurs analystes, un peu comme  si les Congolaise se reniaient et qu’il n’y aurait pas assez de compétences capables de conduire ces débats.

A cet effet, précisons que la Rdc y voit un rendez-vous national, inspiré par les Congolais, qui devront se parler entre eux sans restriction ni hypocrisie.

Cependant, cela n’empêche à l’Onu ou à n’importe quelle autre institution internationale de jouer aux bons offices. C’est  qui est contraire à la médiation.  Et donc, ici, la main tendue, puisqu’on cite des temps en temps le nom de  Saïd Djinnit, l’Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la région des Grands Lacs,  pourrait être le bienvenu. Encore il faudra que le Gouvernement apprécie  et se décide sur l’appui que l’on souhaite lui apporter. Ainsi comme il a été mentionné, il revient au Chef de l’Etat lui-même de fixer l’opinion sur la date, le lieu, les participants, sans oublier le médiateur qui a été retenu pour conduire les travaux du dialogue voulu « inclusif » par beaucoup de gens.

L’Avenir