Ah! La mort!
Je suis profondément ému ce jour après avoir appris ton décès le 1er novembre 2018 pendant que je me trouvais à Kinshasa.
Cher frère,ami et compagnon d’enfance,de la jeunesse devenu aussi collaborateur et cadre d’administration, je n’ai pas eu de mot en te voyant si coucher entre quelques planches.
Je n’ai pas compris que c’est bien toi Marcel MAKA, cet ancien Prof d’histoire et de Géographie quand moi-même je dispensais le cours de français en 1989. Je n’ai pas compris que
Ce toi MAGNUS, ton surnom tiré de ton cours parlant abondamment de CHARLEMAGNE.
Le moment où je suis allé aux études à Bukavu a été une dure séparation d’avec tous les frères et amis qui n’ont pas pourtant manqué à m’encourager comme ce fut pour toi quand tu es allé à l’Université de Kisangani . L’enseignement, la politique, le foot et la religion étaient notre passion commune.
Je me souviens de toutes nos discussions pendant toutes les coupes du monde depuis celle de 1986 au Mexique jusqu’à celle de la Russie de 2018 en passant par celle de 1990 marquée par l’historique victoire du Cameroun sur l’Argentine.
Je me souviens de tous les débats politiques autour de Mobutu, Tshisekedi, Ngunz a Karly Bond , Mungul Diaka, comme si jamais nous n’y serons pas. Je me souviens de notre Papa Simisi Nzala qui a représenté nos parents à la conférence nationale souveraine au début des années 1990. Il ne croit pas que c’est bien lui qui te voit si silencieux .Je me souviens de notre détermination pour l’enseignement lorsque nous évaluions notre salaire a 40 savons de SORGERI en 1989. Et pourtant nous avons suffisamment formé des jeunes en même temps que nous avions choisi de servir la politique congolaise au début des années 90.
Je me souviens de ce tableau noir qui était notre CAFÉ matinal car nous devrions y coucher les informations chaque matin. Il fallait écrire toute l’actualité politique du Zaire de Mobutu et relayer les travaux de la Conférence nationale souveraine pour que toute la population trouve la vraie information. Le goût de faire la politique est né dès ces instants si passionnés du discours du Président Mobutu le mardi 24 avril 1990.
Et plus tard tu m’encourageras à emboîter le pas à l’AFDL dans la peur de l’arrivée imminente des forces de Mobutu . Quelques jours après tu me rejoindras à Butembo puis à Beni comme secrétaire particulier dans un monde que nos parents avaient quitté depuis 30ans.
Frère et ami Marcel , c’est dans ce conditions que nous nous présentâmes comme candidat pour remporter les élections à Butembo puis celle de Goma sous ton accompagnement.
Tu as ainsi été notre premier secrétaire particulier en 2007. Tu as servi la Province sous plusieurs formes.
Aujourd’hui tu nous quittes brutalement alors que tu gérais la direction des ressources humaines à la Direction Générale des Recettes du Nord Kivu.
Ce qui est regrettable, ce que tu quittes ce monde à la veille des grandes échéances électorales que tu voulais pourtant commenter après le 23 décembre 2018. Tu rejoins finalement si vite notre ami commun que nous appelions affectueusement PAPA ADAMO, ami et Père décédé le 08 mars 2006 quand nous revenions ensemble du stade de Beni où je présidais la journée du 08 mars consacrée à la femme.Tu rejoins aussi notre maman décédée sur la route Kichanga en 1996 dans les circonstances obscures lors de la fuite des populations de Goma pendant la guerre de l’AFDL. Tu rejoins les Grands frères et Soeurs Charles, Marie et Maka, ce dernier appelé courageusement MAKAPHAR. Tu rejoins bcp d’amis et frères dont DELPHIN et bien d’autres que je ne sais pas citer ici. Si tu pouvais nous écouter , nous te dirions de le saluer.
Tu as été un compagnon de lutte de tous les temps, un serviteur fidèle, un conseiller qui pouvait pénétrer toutes les confidences depuis l’enfance.
Tu laisses une grande famille, des enfants certes qui ne te croient pas ainsi parti.
Je sais que Dieu le Miséricordieux écoute les cris de cœur en lisant sur nos visages un sentiment de profonde tristesse. Je vois Papa TUNAVE t’accompagner sans y croire.Que le
Très Haut fortifie ta progéniture et qu’il nous donne davantage la possibilité de continuer à t’honorer par les sacrifices que nous consentirons à tes enfants.
Que Dieu te garde
Julien Paluku