Les peuples autochtones pygmées du Nord-Kivu, regroupés au sein de l’Asbl Programme intégré pour le développement et la défense du peuple pygmée (PIDP-Shirika la Bambuti), ont exprimé, au cours d’une conférence tenue ce lundi 19 décembre à Goma, leurs sentiments de gratitude envers le Chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo pour avoir promulgué la loi portant protection et promotion de ces peuples longtemps privés de l’attention particulière depuis des lustres.
Au cours de cet échange avec les professionnels des medias, M. Ramu Kaisi Musafiri, un des animateurs principaux du « PIDP-Shirika la Bambuti », a salué cette étape franchie dans la lutte pour les droits des peuples autochtones pygmées qui, a-t-il estimé, disposent desormais d’un instrument de protection contre les injustices dont a souvent été victime le peuple pygmée.
« Aujourd’hui nous disons merci au Chef de l’Etat pour avoir promulgué la loi N° 22/030 du 15 juillet 2022 portant protection et promotion des droits des peuples autochtones pygmées en RDC », a indiqué Ramu Kaisi Musafiri avant d’etre rejoint par Mlle Lucie Mushimbi pour qui cette loi vient mettre fin à la marginalisation dont était jadis victime la femme pygmée. Pour cette jeune fille pygmée lettrée qui est d’ailleurs vice-présidente du conseil inter communautaire de la jeunesse au Nord-Kivu, avec la promulgation de cette loi la fille pygmée va cesser à etre chosifiée.
Ramu Kaisi a, à cette occasion, annoncée une vaste campagne de vulgarisation de cet instrument juridique censé sanctionner quiconque trempera dans une maltraitance voire une marginalisation contre le peuple pygmée sur toute l’étendue du Nord-Kivu.
« Tous les outils de communications de même que les leaders pygmées seront mis en contribution pour vulgariser ces dispositions jusqu’à la base pour une prise connaissance générale », a annoncé l’intervenant qui projette une série d’actions allant jusqu’à la valorisation de la culture ainsi que de la pharmacopée pygmées.
Les leaders pygmées, notamment des femmes, ont fustigé la marginalisation dont sont souvent victimes, dans les milieux professionnels, leurs enfants lors des campagnes de recrutement, pourtant formés dans de bonnes écoles avec les bantous. Elles en ont ainsi appelé à la prise de conscience de tous estimant qu’avec la promulgation de la loi portant protection et promotion des peuples autochtones pygmées, toutes ces antivaleurs appartiendront desormais au passé.
Outre les dispositions générales, cette loi promulguée en date du 14 novembre 2022 revient largement sur les droits civils et politiques des peuples autochtones pygmées, ses droits économiques sociaux et culturels, son droit à l’environnement, son droit a la terre et aux ressources naturelles et enfin son droit au travail. ACP/Kambale/kms