Les membres de la délégation du conseil de paix et de sécurité ont bouclé ce mercredi 22 mars 2023 une visite de travail à Goma qui leur a permis de se rendre personnellement compte de la situation exacte qui prévaut dans la région où près de 2,3 millions des congolais ont été contraints à l’errance suite à la guerre menée par les forces du mal principalement les rebelles du M23 appuyés par le Rwanda.
A Goma, cette délégation conduite par l’Ambassadeur Willy Nyamitwe, Représentant du Burundi à l’Union Africaine a été accueillie par le Gouverneur de la province du Nord-Kivu, le lieutenant général Constant Ndima Kongba.
Il s’en est suivi une série d’activités parties d’une réunion de membres du comité provincial de sécurité élargie à la Monusco, à la Force régionale de l’EAC et Mécanisme conjoint de vérification avant de conférer avec le noyau de la société civile.
Nous mesurons la lourdeur de la souffrance
Accompagné du ministre des Affaires sociales, Modeste Mutinga Mutushayi, la délégation de paix et de sécurité de l’Union Africaine a bouclé sa visite de travail par une descente au camp de déplacés de Kanyaruchinya où sont hébergés plus de 55.000 ménages vivant dans des conditions difficiles.
« Nous sommes venus visiter ce camp et nous mesurons la grandeur et la lourdeur de la souffrance que subit ce peuple », a dit l’Ambassadeur Willy Nyamitwe après avoir suivi les explications du Gouverneur Constant Ndima appuyé par deux représentants des déplacés.
Cette délégation de l’Organe le plus important et le plus compétent en matière de maintien de la paix de l’Union Africaine tenait venir recueillir les informations afin de faire rapport aux Chefs d’Etats et des Gouvernements qui ont envoyé ces émissaires sur terrain en vu de recueillir les informations pouvant orienter les décisions.
« Nous allons produire notre rapport mais cette mission de terrain pourra nous orienter pour des décisions futures », a promis le Représentants du Burundi auprès de l’Union Africaine avant d’indiquer que l’attitude des Chefs d’Etat sera guidée par le constat que « les 15 Ambassadeurs qui sont au sein du Conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine ont vu de leurs propres yeux ».
Très ému, l’Ambassadeur Willy Nyamitwe a déploré les conditions dans lesquelles vivent ces femmes, enfants et hommes contraints à l’errance car a-t-il dit « cette souffrance quand vous ne le voyer que de loin, vous ne savez pas en mesurer l’impact qu’elle fait au sein de la population ». Il a fustigé le fait que la richesse de la RDC est bradée par les étrangers au lieu de profiter à ses propres habitants.
« Chaque fois qu’un congolais meurt, chaque fois qu’une congolaise est violée ou toute violence de quelle nature qu’elle soit, toute l’Afrique gémit, pleure et souffre. Il est temps maintenant que ceci cesse », a recommandé le diplomate burundais pour qui « il est urgent que cette souffrance cesse et que chacun des déplacés retourne dans son milieu naturel de vie. Nous allons travailler sur ca. Comptez sur nous, comptez sur la sagesse des Chefs d’Etat de l’Union Africaine. Comptez sur toute l’Afrique. Nous sommes venus vous réitérer ce soutien et certainement qu’ensemble nous pouvons trouver une solution durable ».
Le chef de la délégation a fini par émettre le vœu de voire la RDC retrouver la paix, qu’elle se développe avec des effets sur toute la région et l’Afrique entière pour que le vivre ensemble devoir être le leitmotiv du développement et du bien-être de tous.
Le rétablissement de la paix réclamé à cors et à cri
Pour Mme Kimana Shebashiti Florence, déplacée ayant fui les rebelles M23 dans le groupement de Rugari, dans le territoire de Rutshuru, au vu de la souffrance à laquelle ils sont confrontés, le retour dans leurs milieux d’origine suffit.
« Nos enfants meurent faute de nourriture suffisante et des soins médicaux appropriés. Faites tous pour rétablir la paix dans nos villages pour que nous retournions nous prendre en charge », a-t-elle recommandé.
Panda Masira Edouard qui a également fui sa chefferie de Bwisha, la pacification durable constitue la panacée aux guerres en répétitions du M23 jadis CNDP.
« Tous les déplacés de Rutshuru, Masisi, Nyiragongo voire Beni ont besoin du retour de la paix dans leurs milieux respectifs pour que les enfants retournent à l’école et que les femmes recouvrent leur sécurité », a-t-il suggéré en révélant que quiconque tente retourner dans la zone sous contrôle du M23 est soit recruté de force soit contraint aux viols. ACP/Kambale/kms