Réunion du Conseil économique et financier du Gouvernement

Kabila instruit le Gouvernement à limiter les dépenses

Le Président Joseph Kabila a présidé, lundi, en son cabinet de travail de la Gombe, la réunion du Conseil économique et financier du Gouvernement, en vue d’examiner l’ensemble des questions relatives à la situation économique et financière du pays.

La situation économique et financière de notre pays est liée, pour le moment, à la baisse notamment des cours de nos matières premières, laquelle a une incidence négative sur l’économie et les finances du pays, a déclaré à la presse, au sortir de la réunion, Henri Yav Mulang, ministre des Finances.

Il a ajouté que le Chef de l’Etat a, à cet effet, donné des instructions qu’il faut, en vue notamment de l’encadrement des recettes de l’Etat et de la compression des dépenses. Une équipe technique a été mise en place en vue d’approfondir la question et en soumettre les conclusions au Chef de l’Etat, a encore dit le ministre des Finances.

Cette séance de travail a réuni autour du Chef de l’Etat, le Premier ministre, Augustin Matata Ponyo, le ministre d’Etat en charge du Budget, Michel Bongongo, le ministre des Finances, Henri Yav Mulang, le ministre de l’Economie, Bahati Lukwebo, la ministre du Portefeuille, Louise Munga Mesozi, le ministre des Mines, Martin Kabwelulu, le Gouverneur de la Banque centrale, Déogratias Mutombo, le Coordonnateur des projets chinois et le Directeur de cabinet du Chef de l’Etat, Néhémie Mwilanya Wilondja.

La nécessité des mesures rigoureuses

Il sied de souligner que lors de la présentation de la loi budgétaire de l’exercice 2016, le Premier ministre Matata Ponyo avait déjà peint le contexte dans lequel s’élaborait le budget. Il par exemple insisté sur le fait que le budget  s’élaborait dans un contexte particulier caractérisé, d’une part, par la baisse des cours des principales matières premières d’exportation du pays et, d’autre part, par l’organisation des élections ainsi que le découpage territorial.

En effet, le cours du cuivre est passé d’environ 7.000 dollars américains au début de l’année 2014 à 5.000 dollars américains la tonne en août 2015; et le baril du pétrole brut se vendait à 47 dollars américains à la même période contre 110 dollars américains au début de l’année 2014. Cet état des choses a provoqué un manque à gagner au trésor public d’environ 250 milliards de FC. Ceci, lorsqu’on sait que l’économie congolaise est fortement vulnérable aux chocs extérieurs, notamment au niveau des prix des matières premières sur les marchés internationaux. Et l’impact de cette baisse drastique des cours mondiaux sur les ressources de l’Etat est considérable.

A titre d’illustration, au cours du troisième trimestre, la société minière KCC a annoncé l’arrêt de sa production durant une période de dix huit mois. Cette société produisait environ 15% du total du secteur. Cela privera au Trésor près de 200 milliards de FC au cours de l’exercice prochain.

Pour ce faire, le Gouvernement mène une série des politiques sectorielles afin d’amortir cette contrainte en procédant à une transformation progressive d’une économie de rente actuelle vers une économie productive, notamment par la diversification des secteurs de production. C’est à ce titre qu’un accent particulier est mis sur le développement de certains secteurs stratégiques, à savoir : les secteurs agricole, énergétique, manufacturier et financier.

Pour mitiger les effets négatifs de conjoncture internationale, le gouvernement s’est engagé, depuis le dernier trimestre 2015, à développer des stratégies endogènes de préservation de croissance en misant davantage sur les investissements et, en réduisant la part de la consommation. C’est dans ce cadre que la prévision de la croissance est établie à 9% en 2016.

Dans ce contexte, le Gouvernement mise sur les secteurs porteurs et à forte intensité de main d’œuvre, à savoir l’agriculture, les infrastructures routières et les pistes rurales conduisant aux bassins de production. Ces secteurs, tout en contribuant à plus de croissance et d’emploi, ne génèrent pas suffisamment des recettes. C’est pourquoi le niveau des recettes en 2016 sera légèrement en deçà de celui de 2015, face aux cours des matières toujours bas.

(JMNK)