La date du 05 novembre reste et restera à jamais gravé dans les mémoires des congolais car rappelant la victoire historique des Forces armées de la République du Congo sur le Mouvement du 23 mars après une opération menée des mains de Maitre par le Chef de l’Etat Joseph Kabila.
La tristement célèbre rébellion avait, ce jour là, cédé face à la puissance de feu de l’armée loyaliste qui parvint à s’emparer de la colline de Chanzu considérée par beaucoup comme étant le berceau de la balkanisation de la RD Congo.
Du 26 août au 05 novembre, de Mutaho à Chanzu en passant par Mujoga, Kibati, Trois antennes, Kilimanyoka, Kibumba, Hehu, Rugari, Rumangabo, Kelengera, Rubare, Kiwanja, Rutshuru-centre, Chengerero, Bunagana, Mbuzi et Runyonyi tombèrent l’une après l’autre comme des fruits murs au prix des sacrifices des hommes sous les ordres exécutés par le Général Jean-Lucien Bahuma Ambamba, alors commandant de l’ex Huitième Région Militaire actuellement 34ème Région Militaire.
Comment le M23 a-t-il été neutralisé jusqu’à sa capitulation? Révélation du plan secret
Près de 20 mois après le début de la rébellion, d’aucuns se posent la question de savoir comment les FARDC sont elles parvenues à démanteler l’une des grandes rebellions aux soutiens multiples dans la grande région des grands lacs.
En ces moments où les pourparlers de Kampala appartiennent désormais au passé à travers la signature ce jeudi 12/12/2013 à Nairobi de trois déclarations séparées, Voici le plan secret de l’opération montée par le Chef de l’Etat au nom de code « Pomme Orange » qui vient de liquider le M23
Elaborée dans le plus grand secret par le Chef de l’Etat avec comme stratège au centre de son exécution le Chef EMG des FARDC, l’opération du nom de code « Pomme Orange » a été menée dans une stratégie bien peaufinée pour aboutir à l’objectif finalement atteint de la liquidation constatée à ce jour du sinistre groupe armé M23 soutenu par le Rwanda et l’Ouganda
Le Plan de neutralisation définitive du M23, baptisé « Pomme Orange », conçu début avril 2013 par le commandant suprême des Forces armées de la RDC lui même, le président Joseph Kabila Kabange, déjà prêt en avril, géré dans le plus grand secret avec le chef d’Etat-major général des FARDC, Didier Etumba, n’a été dévoilé dans son volet opérationnel, au Général Bahuma, commandant de la 8ème région militaire (province du Nord Kivu), que quatre mois plus tard, soit le 26 août 2013, à Kisangani (province Orientale) ! Avec, en option, la phase TEST, en préliminaire de son exécution. Chronologie des faits, tels que recueillis dans les plus hautes instances de l’Etat-major des FARDC.
Les informations de premier ordre révélées par la conférence de presse du général Bahuma, tenue récemment à Goma, démontre l’implication stratégique de Joseph Kabila dans la mise à mort du M23 ainsi que la réussite du volet opérationnel de cette guerre orchestrée, phase après phase, par Didier Etumba, chef d’Etat-major des Forces armées de la RDC (FARDC).
Comme le président Obama travaillant dans le secret le plus absolu sur le plan de neutralisation du terroriste Ben Laden au Pakistan, le président Joseph Kabila s’est muré dans le secret pour produire « Pomme Orange ». Le chef d’Etat-major a partagé le secret. On est loin, mais alors loin, des déclarations fantaisistes de certaines personnes qui s’attribuaient et qui s’attribuent encore, sans gêne aucune, les fleurs de la victoire des FARDC…
Qui veut voler la victoire de Joseph Kabila ?
La victoire éclair des FARDC sur le M23 dévoile au grand jour ses secrets, du moins en ce qui concerne les grandes lignes des préparatifs et de l’exécution des opérations militaires qui ont conduit à la déroute de l’ennemi sur les différents fronts de combat dans cette guerre dite de l’Est. En effet, au moment où des personnes qui n’ont pas été au front, sur le terrain des opérations, essaient de s’attirer la gloriole de la victoire, des informations nous parviennent de plus en plus sur le rôle joué par les uns et les autres dans cet affrontement historique qui a vu les Forces armées de la RDC gagner de manière aussi nette une guerre après près de 20 mois d’occupation des principales villes et localités de la province du Nord Kivu.
La récente conférence de presse du commandant région de la 8ème région militaire (province du Nord-Kivu) et commandant des opérations, le général Bahuma, tenue à Goma pour « éclairer l’opinion tant nationale qu’internationale sur le déroulement des opérations ayant abouti à la neutralisation totale du M 23 », est assez révélatrice de bien d’informations sur la conduite des hommes de troupes tout au long des opérations militaires par le commandant suprême des FARDC, avec l’assistance du chef d’Etat-major dans l’exécution des séquences sur terrain, avec l’accompagnement directe du commandant de la 8ème région militaire et de ses principaux collaborateurs.
20 novembre 2012. Date de référence
Au lendemain de la chute de Goma, le 19 novembre 2012, le moral des troupes est sérieusement entamé. Le repli stratégique des forces sur terrain est ordonné et Didier Etumba, chef d’Etat-major reçoit du commandant suprême des FARDC, le président Joseph Kabila, l’instruction de procéder à une « réorganisation des unités pour une meilleure operationnalité ». Depuis ce jour, le général Bahuma, commandant de la 8ème région militaire reçoit des directives précises, quasiment tous les jours, sur la réorganisation et le redéploiement des unités en défensive.
L’opinion se souviendra que ce repli stratégique a été perçu comme une humiliation, mieux une capitulation de l’armée devant les forces ennemies et des commentaires désagréables ont été entendus dans tous les sens et dans les divers milieux. La population immédiate, celle de Goma et des environs ainsi que celle, lointaine, des autres provinces et même de la diaspora congolaise de l’étranger, ont parlé de la trahison et de l’abandon des compatriotes de l’Est.
L’idée de balkanisation d’une partie du territoire a commencé à faire son chemin dans l’esprit collectif. C’est en ce moment précis que, paradoxalement, les choses ont commencé sereinement et sérieusement à se mettre en place. Sur instruction expresse du chef d’Etat-major général des FARDC, le commandant de la 8ème région militaire dresse l’état des lieux général de la situation des toutes les unités de sa juridiction et rédige un état de besoins conséquents en vue de faire face au réarmement du moral des cadres et troupes avec comme point de départ, l’envoi par le chef d’Etat-major général, du commandant du Service d’éducation civique et patriotique des FARDC. C’est le début du processus de reconditionnement moral des troupes.
Une nouvelle directive du chef d’Etat-major général tombe sur la table du commandant de la 8ème région militaire. Nous sommes le 5 avril 2013. Il s’agit de réorganiser et de réarticuler les unités en trois échelons.
D’importants moyens logistiques et financiers sont mis à la disposition du général Bahuma. Le processus de reforme des unités s’accélère davantage lorsque 15 jours plus tard, soit le 20 avril 2013, le général Bahuma apprend du chef d’Etat-major général Didier Etumba, la création par le commandant suprême lui même, des unités d’appuis feux, appelées « Task forces », constituées des unités d’élite de la Garde républicaine. Places sous le commandement du général de brigade Ilunga Kampete, ces unités sont dotées d’importants moyens de feux. Sur instruction du chef d’Etat-major général, le général Bahuma intègre ces forces dans le dispositif opérationnel.
Les unités ainsi reformées, réarmées moralement, intégrées dans toutes leurs composantes sont donc mobilisés pour affronter l’ennemi, sous le commandement unifié du chef EMG. Mais, il reste à configurer l’aspect logistique. Le 15 août 2013, le chef EMG décide de créer dans le plus grand secret, sur instruction du commandant suprême, des bases et dépôts de logistique avancés. Ces structures sont continuellement ravitaillées et ces opérations sont surveillées de près par le chef EMG et le chef d’Etat-major particulier du commandant suprême. Les préparatifs des opérations militaires se poursuivent sans désemparer jusqu’à la réunion stratégique tenue, dans le plus grand secret, à Kisangani le 26 août 2013.
« Pomme Orange ». Le 26 août 2013
A Kisangani, le chef EMG Didier Etumba dévoile pour la première fois le volet opérationnel du plan du commandant suprême pour la neutralisation du M23. Ce plan baptisé « Pomme Orange » est exposé en présence de deux officiers généraux de l’Etat-major et des commandants des 8ème et 9ème régions militaires. Ce plan, à exécution dans un délai maximum de 30 jours. Ce plan, dont l’exécution devrait se faire par le commandant de la 8ème région militaire en trois phases est assorti d’une phase intermédiaire, qualifiée de TEST.
La MONUSCO, par son commandant Force, son adjoint et deux collaborateurs, ont été aussi conviés à cette réunion, pour des raisons de confiance et de coordination. Après échanges avec le chef EMG, la MONUSCO marquera son accord dans l’appui aux FARDC dans l’accomplissement de la phase TEST.
Instructions particulières du Chef Emg Didier Etumba au général Bahuma
Après avoir fait rapport du bon déroulé de la réunion au commandant suprême, le chef EMG Didier Etumba donna 6 instructions précises au général Bahuma :
- 1. Pour éviter tout dysfonctionnement, toute interférence et garantir le secret de l’opération, la chaîne de commandement à respecter scrupuleusement est la suivante :
- o Commandant suprême
- o Chef d’Etat-major général
- o Commandant des opérations (commandant de la 8ème région militaire)
- o Commandants des unités subordonnées
- 2. Veiller au secret total de manière à garantir la surprise ;
- 3. Agir à tous les niveaux par ordres fragmentaires en vue de s’assurer du cloisonnement ;
- 4. Éviter la précipitation et n’agir que sur ordre ;
- 5. Déclencher la phase intermédiaire TEST de l’opération le 28 août 2013; l’heure d’attaque sera communiquée par le chef d’Etat-major général ;
- 6. S’assurer de la bonne utilisation des munitions et de la coordination impeccable de la MONUSCO.
Kabila conçoit et instruit, Didier Etumba planifie et ordonne, Bahuma exécute.
L’assaut est déclenché !
Les FARDC, qui avaient opéré un repli stratégique le 20 novembre 2013 depuis la ville de Goma, au lendemain de l’intrusion armée du M23, se sont réorganisées matériellement et réarmées moralement. Des troupes fraîches et aguerries se sont pliées aux exigences opérationnelles et des séances de coaching gigantesques ont été organisées, dans le plus grand secret ça et là. Près de 19 mois se sont écoulés depuis et l’armée rêve de sa revanche et pense sérieusement à la victoire.
Comme prévu, le succès des opérations militaires sur terrain sont en grande partie fonction de la réussite de la phase TEST de l’Opération « Pomme Orange », nom de code du plan de neutralisation du M23 conçu par le commandant suprême des FARDC, Joseph Kabila. Cette phase consistait » à prendre militairement le contrôle de Kibati pour s’assurer du fonctionnement du dispositif mis en place suite aux différentes instructions et mettre Goma à l’abri de l’artillerie ennemie »
C’est ainsi que sur instruction du commandant suprême, le chef d’Etat-major général Didier Etumba ordonne le 23 août 2013 à 3h00 du matin au général Bahuma, commandant de la 8ème région militaire, de démarrer les opérations à 08h00. Repoussé, l’ennemi perd 13 de ses positions qui sont conquises par les FARDC dont la Colline Mujoga, Karambi, Trois antennes/Kibati, Kilinanyoka, Kanyanza, une Antenne Tigo avant Kanyamahoro.
Dans sa fuite effrénée, plusieurs matériels sont abandonnés par l’ennemi et récupérés par les FARDC, entre autres, des jeeps de commandement, des armes collectives et individuelles, des matériels de communication. Deux camions pleins de munitions et d’armes tous calibrés sont détruits et plusieurs corps sont abandonnés sur terrain, dont ceux du lieutenant-colonel Ntambwe Dereva et du major Gahama, tous commandants d’unités.
Par son instruction du 31 août 2013, le chef EMG Didier Etumba ordonne au général Bahuma de réorganiser les unités en consolidant les objectifs conquis. Quelques temps après, et sur instruction du commandant suprême, le chef EMG visite, par surprise le front, accompagné du commandant région. Il préside à cet effet des réunions et tient « des causeries morales sur terrain pour s’assurer que les cadres et les troupes sont suffisamment réarmés moralement et prêts pour les opérations. Le Chef EMG transmet à ces derniers les félicitations du commandant suprême et donne « des instructions sur le dernier réglage pour l’opération « Pomme Orange » qui devrait conduire à la victoire « finale ».
La peur change de camp!
La puissance de feu déclenché par les FARDC et la récupération de 13 villes et localités dans le cadre de la phase TEST de l’opération « Pomme Orange » crée un vent de panique dans les rangs de l’ennemi qui manifeste des signes évidents d’agitation. Profitant de l’avantage psychologique engrangé sur terrain, le chef EMG Didier Etumba déclenche ordonne le déclenchement du dispositif aérien pour la sécurisation de la zone des combats. Des hélicoptères de combats et des avions Sukoy investissent le ciel et les combats prennent une autre tournure.
En vue de garantir le succès, de veiller à la réalisation des objectifs militaires et d’assurer le bon déroulement de l’opération, le chef EMG Didier Etumba émet à l’endroit du général Bahuma cinq consignes, particulièrement strictes :
Respecter strictement les règles d’engagement et de comportement, c’est à dire respecter les droits humains et le droit international humanitaire ;
Protéger la population et ses biens jusqu’au sacrifice suprême ;
Éviter toute collaboration avec les groupes armés de quelle que nationalité que ce soit ;
N’utiliser l’aviation qu’à la demande du commandant des opérations, après accord préalable du commandant suprême et si et seulement si cela est absolument nécessaire ;
Mettre en place un dispositif militaire approprié pour neutraliser les positions clés ennemies de GASIZI et plus tard celle de la colline de MBUZI.
25 octobre : Feu !
Le commandant suprême, Joseph Kabila ordonne le déclenchement de l’opération « Pomme Orange » le 25 octobre 2013 et les FARDC, motivées et gonflées à bloc, passent directement à l’exécution des opérations dirigées. Trois phases sont planifiées :
Première phase : du 25 au 27 octobre 2013
– le Front Sud s’empare de Kibumba et Gasizi
– le Front Centre conquiert Kalengera et Rubare
– le Front Nord récupère une partie de Kahunga et s’empare de Nyongera
Deuxième phase : le 27 octobre 2013
– le Front Sud s’empare de Rugari et Rumangabo
– le Front Centre conquiert Ntamungenga
– le Front Nord s’empare de Kahunga et dans la foulée, Kiwanja, Camp Mulima et Rutshuru.
Cette phase est marquée par la jonction de tous les trois fronts et favorise par la même occasion l’ouverture, le 27 octobre 2013, de la route Goma – Rutshuru.
Troisième phase : du 28 octobre au 05 novembre 2013
Tous les trois fronts s’emparent successivement de Bunagana, Mbuzi, Runyoni et Tshanzu.
Ainsi, l’opération « Pomme Orange » prévue pour durer un maximum de 30 jours, a atteint sa maturation en dix jours, soit du 25 octobre au 05 novembre 2013 avec atteinte de tous les objectifs fixés par le commandant suprême pour la neutralisation totale du M23. Le triangle de la victoire, le commandant suprême Joseph Kabila, le chef d’Etat-major général Didier Etumba et le commandant de la 8ème région militaire général Bahuma, a fonctionné en parfaite harmonie avec toutes les unités combattantes sur terrain.
Bien conçue par le commandant suprême, orchestrée par le chef d’Etat-major général et mise en œuvre par le commandant de la 8ème région militaire, le plan opérationnel « Pomme Orange » a été remarquablement exécuté et a conduit à la capitulation de l’ennemi.
Bilan des affrontements
La comptabilité macabre faite à l’issue de la déroute des agresseurs laisse entrevoir une nette supériorité des FARDC. Le décompte établi à cet effet se présente comme suit : 201 morts et 680 blessés pour les forces loyalistes contre 715 tués, 543 rendus dont 72 Rwandais et 28 Ougandais.
La débâcle du M23, qui a détruit plusieurs matériels et abandonné d’autres avant sa fuite en Ouganda et au Rwanda, a entraîne également la reddition massive des éléments des autres groupes armés nationaux. 1020 éléments ont été dénombrés à cet effet (dont 96 enfants soldats remis à la section Protection de l’enfant de la Monusco) et 72 combattants se sont rendus à Béni. La comptabilité du matériel abandonne et récupéré est aussi éloquente : 300 tonnes de matériels et munitions abandonnés ainsi que 26 véhicules (dont 09 récupérables) ont été recensés, l’ennemi ayant incendié 19 véhicules.
Le décompte des armements récupérés fait état de : 193 AKA 47, 55 RPG 7, 45 PKM, 16 Mortiers 60mm, 04 Mortiers 82mm, 01 Mortiers 120mm, 04 Cn75, 13 12.7mm, 01 14.5mm, 04 SPG 9, 06 LRM 107mm Bitubes, 02 LRM 107mm 12 tubes, 04 Obusiers 122mm 8 tubes, 01 LRM 122mm, 01 Char T 55 (détruit). Quant aux munitions, 06 poudrières et beaucoup des munitions en vrac ont été récupérés tandis que 04 poudrières ont été détruites.
Que dire d’autres ?
Par devoir de mémoire, il est important de retracer les péripéties qui ont conduit à la débâcle de l’ennemi en relevant un coin de voile sur le rôle joué par les différents acteurs de la réussite militaire des FARDC. En effet, pour la première fois et depuis très longtemps, la République démocratique du Congo, à travers son armée, vient de prouver à la population congolaise ainsi qu’à la face du monde les valeurs intrinsèques de ses fils du pays capables d’affronter l’adversité et de gagner une guerre en utilisant avec efficacité les moyens humains, financiers et logistiques disponibles.
Concilier les volets stratégique, opérationnel et tactique pour gagner la guerre est un atout indéniable dans la conduite des opérations sur terrain… Le commandant suprême, le chef d’Etat-major général des FARDC, le commandant de la 8ème région militaire ainsi que les unités combattantes viennent de le démontrer.
La Rédaction