*Là où les montagnes ne se croisent jamais, les hommes en font exception. Du choc d’idées jaillit la lumière, dit-on ! La lumière à luit hier mercredi 14 septembre 2016, au Pullman Hôtel, lorsque le compromis a été trouvé en ce qui concerne les séquences des élections. Ainsi, c’est la présidentielle, les législatives nationales et provinciales qui constituent la première séquence. Ainsi, les travaux reprennent aujourd’hui à la Cité de l’Union Africaine, avec la possibilité de finaliser le texte de l’accord demain vendredi et clôturer les travaux le samedi
*Après l’accord sur la refonte totale du fichier électoral et la séquence des élections, où trouver le financement nécessaire à l’organisation de ces élections ? A en croire le co-modérateur de la Majorité Présidentielle, il ne sert à rien de compter sur la communauté internationale qui promet, mais sans pour autant réaliser. Comme c’est elle qui a pressé la classe politique à trouver un compromis, elle doit mettre la main dans la poche pour matérialiser ces élections, d’autant plus que le pays est confronté à plusieurs défis
Le point de presse animé hier mercredi 14 septembre 2016, au Pullman Hôtel par la Facilitation et les parties prenantes au dialogue, notamment les délégués de la Majorité présidentielle et celles de l’opposition, a accouché d’un accord politique devant décrisper l’atmosphère crée le lundi 11 septembre à la suite de la suspension de l’opposition au dialogue. Laquelle suspension est consécutive aux séquences des élections qui ont divisé les deux camps, notamment la MP et l’opposition. Il a fallu trois jours de négociations pour arriver à un accord qui n’a ni vainqueur ni vaincu, seul le peuple congolais en est sorti vainqueur. Après avoir levé l’équivoque sur les trois options concernant le fichier électoral, les dialoguants ont jeté leur dévolu sur la troisième option après avoir auditionné les exposés des experts tant nationaux qu’internationaux. Il s’agit de la refonte totale du fichier électoral qui intègre les nouveaux majeurs, les Congolais de la diaspora, etc.
Entre la présidentielle combinée des législatives nationales d’une part et les locales combinées des provinciales d’autre part, le compromis a départagé les deux camps. Au lieu de se cramponner chacune sur sa position, la MP et l’opposition ont mis chacune, de l’eau dans leur vin. « C’est la présidentielle, les législatives nationales et provinciales » qui constituent la première séquence. Quid de trouver le financement pour ces élections.
C’est du moins la quintessence du point de presse co-animé d’une part, par le Facilitateur Edem Kodjo, et d’autre part, par les délégués de la Majorité présidentielle et de l’opposition respectivement, Alexis Thambwe Mwamba et Vital Kamerhe.
Quant au Facilitateur Edem Kodjo, il a annoncé la reprise des travaux dès aujourd’hui 15 septembre à la Cité de l’Union Africaine ce, après cet Accord de paix entre la MP et l’opposition au regard des esprits surchauffés quant à l’issue de l’élection présidentielle, qui semble être la plus contraignante par rapport au délai fixé par la Constitution, mais que dans les avant-midi, il sera procédé à la cérémonie officielle de la rentrée parlementaire de la session ordinaire de septembre 2015, essentiellement budgétaire.
« Nous espérons continuer nos travaux dès ce jeudi. Dans la matinée, il y a des cérémonies officielles concernant la rentrée parlementaire de deux chambres parlementaires (Sénat et la chambre de députés. Nous avons décidé de reporter notre séance dès l’après-midi. La séance va commencer par une petite plénière, d’une demi-heure peut-être ; une heure au cours de laquelle un compte rendu pourra de manière précise être fait par l’ensemble de l’Assemblée. Et puis, nous continuerons les travaux en commissions. Je demanderai à travailler un peu plus tard de sorte de faire la restitution des travaux en commission », a annoncé le Facilitateur avec possibilité de finaliser le texte de l’accord demain vendredi et clôturer les travaux le samedi, a-t-il indiqué.
Cependant, le délai prévu du timing du dialogue n’étant pas respecté en raison de l’interruption suite aux divergences sur les séquences des élections. Du fait d’avoir surmonté cette interruption par l’accord conclu entre la MP et l’opposition quant aux séquences électorales, les délégués sont invités à mettre le bouchée-double sur les travaux en commission pour aller de l’avant.
La nature de l’Accord entre la MP et l’opposition
L’accord trouvé porte sur les élections et leurs séquences. « En quelques mots, c’est une simple phrase qui résume la position qui a été trouvée après des nombreuses heures de discussions après qu’on se soit mis d’accord sur quelque chose qui tienne la route : c’est que l’organisation des élections présidentielles, législatives nationales et provinciales se feront en une séquence. Les élections locales sont organisées concomitamment avec les trois premières si les moyens techniques et financiers les permettent », tel est le compromis trouvé entre la Majorité présidentielle et l’opposition, a annoncé Edem Kodjo.
A en croire le ministre de la Justice Alexis Thambwe Mwamba qui représente la MP, il y a presque deux jours, ils ont été jusqu’à presque minuit pour essayer de trouver une solution. « Nous avons considéré que ce qui comptait, ce que nous avions en commun, c’était le Congo. Et que pour cela, il fallait négocier avec comme principe conducteur, le compromis et la possibilité de trouver la formule, pas aller en aucune manière de pouvoir échouer »,a dit le co-modérateur de la MP. Le patron de la justice a rappelé que ce dialogue a été convoqué pour résoudre les questions essentiellement des élections, tout en insistant sur le fait que deux questions majeures ont été soulevées, mais de façon unanime en suivant les interventions en plénière tout comme en commissions, tous les délégués étaient d’accord que s’agissant du fichier, il faut un nouveau fichier qui tient compte des nouveaux majeurs et de la diaspora congolaise et que ce fichier par voie de conséquence ne peut tenir compte des décédés qui sont chiffrés à 1,6 millions. Ceci étant, tous les délégués (Majorité, opposition, société civile et personnalités) ont opté pour l’option trois de la Commission électorale nationale indépendante, c’est-à-dire la refonte totale du fichier électoral, peu avant le blocage. « S’agissant des séquences électorales, on s’est mis d’accord que toutes élections sont importantes, que toutes sont prévues par la Constitution, mais qu’il fallait rapprocher les deux positions. Nos amis de l’opposition partaient du principe que l’on allait commencer rien qu’avec l’élection présidentielle ; nous partions du principe qu’il fallait commencer par les élections locales, avant d’aller vers les provinciales qui devraient déboucher aux sénatoriales, ensuite la présidentielle et les législatives nationales. Après ces longues nuits, ces longues journées, nous avons pu trouver un accord que nous considérons comme étant l’intérêt supérieur de notre pays, c’est à dire organiser concomitamment toutes les élections : la présidentielle, législatives nationales et les provinciales vont se dérouler dans la même séquence », a dit le délégué de la MP en chargeant la Ceni de pouvoir organiser cette séquence, selon le nombre de jours, en tenant compte des possibilités techniques que financières, si possible d’organiser les élections locales également. « Si pour des raisons techniques et de raisons financières il s’avèrerait impossible d’organiser concomitamment les élections locales, cela pourrait être reporté comme séquence ultérieure. Mais la présidentielle, les législatives nationales et les provinciales se déroulent exactement le même jour », a déclaré Alexis Thambwe Mwamba et qu’un extrait sera introduit dans l’accord politique validé par les deux délégations, souligne-t-il.
Quant à Vital Kamerhe, le délégué de l’opposition, il a validé tous les propos de son prédécesseur, mais que l’opinion devrait garder en esprit que la MP avait sa proposition qui partait de l’organisation des élections locales qui remontaient jusqu’à la présidentielle et que l’opposition a trouvé cela trop élastique. « Nous sommes venus avec la position basée sur la Résolution 2277 qui faisait de la présidentielle une priorité. Mais nous étions tous d’accord et dans le communiqué que j’avais personnellement signé, le jour où nous avons suspendu les travaux, nous avons reconnu l’importance de toutes les élections qui sont prévues dans la Constitution. Mais, nous avons souligné que si nous sommes au dialogue, c’est essentiellement du fait que, nous étions tous d’accord qu’il y a une crise qui risque de s’aggraver dans notre pays pour la non-tenue de la présidentielle et qu’il fallait trouver vite une solution, qu’on ne pouvait pas se perdre dans plusieurs élections », a relevé le délégué de l’opposition. De renchérir qu’effectivement, tous les deux camps se sont mis d’accord pour trouver la séquence qui n’énerve pas la Constitution, ou qui est proche et/ ou qui traduit la préoccupation de l’opposition. « La présidentielle pouvait être combinée avec n’importe quelle autre élection du moment où il y a la présidentielle ça ne nous pose aucun problème…nous nous sommes mis d’accord comme l’a dit le ministre Thambwe Mwamba », a souligné le délégué de l’opposition qui a abordé dans le même sens que le délégué de la MP.
Du financement
C’est le nerf de problèmes. Où trouver le financement pendant que l’option du fichier électoral est levée (refonte totale du fichier) et que le compromis sur la séquence (présidentielle, législatives nationales et provinciales) trouvé ? A en croire le Ministre de la justice Alexis Thambwe Mwamba, il ne sert à rien de compter sur la communauté internationale qui promet, mais sans réalisé. Tel avait été le cas en 2011, avec l’organisation des élections présidentielle et législatives nationales avec les moyens proprement du Gouvernement de la République Démocratique du Congo. C’est dans un ton un peu plus clair, que le co-modérateur a pris tous les délégués au dialogue en témoins par cette ambivalence de l’occident qui veut une chose et son contraire à la fois. C’est elle qui a empressé et la puce à l’oreille à la classe politique de trouver un compromis, mais qu’elle doit mettre la main dans le sac pour matérialiser ces élections, d’autant plus que la République démocratique du Congo est confrontée à plusieurs défis énorme. C’est le cas des constructions des écoles, des hôpitaux et des routes. Ceci dit, affirme Alexis Thambwe Mwamba, il y aura blocage des constructions des hôpitaux, des écoles, des routes à causes des élections. Donc, 1 milliards 200 millions qu’il faut trouver pour plaire à l’Occident.
Au revoir le Gouvernement Matata
Il a été annoncé clairement que le Gouvernement qui aura la charge de chercher et trouver les moyens financiers de l’organisation de cette séquence électorale trouvée en compromis par la MP et l’opposition au dialogue, n’est pas celui qui est aux affaires actuellement. Les deux délégués l’ont affirmé devant la Communauté internationale, aussi bien devant le facilitateur et même devant toute la classe politique ici présente. Donc, le compte à rebours a commencé pour le Gouvernement Matata, a-t-on appris.
(Pius Romain Rolland)